L’ASBR a décollé avec la Galarnière
(mars 2009)

Construit en 1981, à l’initiative du comité d’établissement de l’Aerospatiale, le gymnase de la Galarnière, récemment acquis par la municipalité, demeure un symbole fort du club omnisport, les Ailes sportives Bouguenais Rezé.

1935 : la société Louis Bréguet, spécialisée dans l’aéronautique, s’installe à Bouguenais, à proximité du terrain d’aviation, Château-Bougon. Plus de 150 ouvriers sont alors employés. Quelques-uns décident de créer une équipe corpo de rugby, avec pour nom les Ailes sportives Bouguenais, présidée par M. Airiau. Mais la Seconde Guerre coupe court à cet envol sportif.

Les Ailes sportives à Rezé

En 1966, une ex-baraque militaire fait office de salle de sports.

Avec la paix, l’activité économique reprend et le besoin de loisirs aussi. Les Ailes sportives se déploient à nouveau et se rapprochent de l’Etoile sportive de Rezé présidée par M. Chabot. C’est la naissance des Ailes Sportives Bouguenais Rezé. Avec au choix : rugby, football ou athlétisme, et bientôt cyclisme, boules lyonnaises et natation. En 1956, plus de 2 500 ouvriers travaillent à Sud-Aviation. Le club compte alors 300 licenciés dans 11 disciplines différentes. Certains salariés aspirent à des activités en intérieur, comme Jean-Yves Maussion, féru de judo, qui souhaite développer une section. Mais l’absence de salle adaptée et proche freine toute expansion. « On devait se contenter d’un local sans douche ni fenêtre, sur Nantes », se souvient Jean-Yves. En 1966, la section, qui a grandi, obtient du comité d’établissement (CE) l’achat d’un local. Une ex-baraque militaire reconvertie en église (la chapelle Saint-André) et acquise auprès de l’évêché. Le centre culturel et sportif de la Galarnière est né. Il va désormais abriter judokas, haltérophiles et joueurs de tennis sur les deux courts construits spécialement.

1981 : inauguration du gymnase

1981 : pose de la première pierre du gymnase de la Galarnière.

De 1968 à 1978, le club connaît un essor exceptionnel : plus de 2 000 adhérents, 19 disciplines. La politique du CE porte ses fruits. Les salariés de l’Aérospatiale profitent à moindre coût des activités sportives. Et les gens de l’extérieur aussi, car l’ASBR est ouverte à tous. Très vite, l’équipement devient trop petit. Le CE est à nouveau sollicité. La discussion est longue. C’est que l’investissement envisagé est très lourd. Le 27 mars 1981, le directeur de l’Aerospatiale, Jean-Louis Fache, et Alain Noblet, le secrétaire du CE, posent la première pierre. « Un moment émouvant », se remémore Alain. Sept mois plus tard, La Galarnière est inaugurée. D’une superficie de 3 500 m², le complexe abrite une multitude de salles dotées de matériel neuf. « Le nouvel équipement est une réussite. Il permet un brassage convivial entre les cols blancs et les cols bleus », témoigne Jean-Claude Océana, président actuel. En 1988, le club devient le plus grand club omnisport de la région et forme des graines de champion dans toutes des disciplines.

Le gymnase Lysiane et Michel Liberge

2008 : 27 ans ont passé. Les salariés d’Airbus ne représentent plus que 10% des effectifs de l’ASBR. « Et surtout, le complexe requiert des travaux de sécurité, trop lourds à supporter pour le seul comité d’établissement », explique Ghyslain Solan, secrétaire du CE. La Ville est sollicitée et se porte acquéreur après plusieurs années de discussion. Le conseil municipal a validé l’achat en décembre dernier pour la somme de 700 000 €. Une enveloppe sera affectée aux travaux. « Elle ne devrait pas dépasser les 200 000€ », a indiqué Gérard Allard, adjoint chargé de l’urbanisme. Les activités de l’ASBR seront pérennisées et l’équipement davantage ouvert sur l’extérieur, notamment aux écoles. « Un bon compromis finalement, même s’il y a un peu de tristesse à devoir se séparer de ce lieu symbolique », résume Jean-Marc Colin, président de l’ASBR de 1998 à 2008. Un sentiment partagé par Jean-Yves Maussion et Didier Renou, anciens présidents de l’ASBR. Le gymnase devrait porter le nom de Michel et Lysiane Liberge, un couple, décédé accidentellement, qui a beaucoup œuvré pour le sport au sein de l’ASBR.

De gauche à droite : Alain Noblet, ancien secrétaire du comité d’établissement de l’Aérospatiale, Jean-Claude Océana, l’actuel président de l’ASBR, Jean-Yves Maussion et Jean-Marc Colin, deux anciens présidents de l’ASBR.