Jardiner sans produits phytosanitaires

PRÉSENTATION

Depuis le 1er janvier 2019, vous ne pouvez plus acheter, utiliser et stocker des produits phytosanitaires chimiques de synthèse pour jardiner ou désherber. Une évolution nécessaire qui vise à protéger votre santé et l’environnement.
Cette interdiction concerne également les collectivités qui, depuis le 1er janvier 2017, n’ont plus le droit de les utiliser pour les espaces verts, les forêts, les voiries ou les promenades accessibles ou ouverts au public.
Le 1er octobre, la Ville de Rezé a pris un arrêté interdisant l’usage des produits phytosanitaires (pesticides) chimiques de synthèse sur son territoire. Une décision qui s’applique aussi bien aux professionnels qu’aux particuliers.

Un produit phytosanitaire : qu’est-ce que c’est ?

De la famille des pesticides, un produit phytosanitaire est un produit utilisé pour soigner ou prévenir les maladies des organismes végétaux. Par extension, ce mot sert à désigner des produits utilisés pour contrôler des plantes (herbicides), des insectes (insecticides) et des champignons (fongicides).

DÉMARCHES

Pour adopter l’attitude « zéro phytos » et jardiner au naturel, suivez nos conseils !

  • Paillez pour éviter la prolifération de mauvaises herbes
    Les paillages naturel, organique ou minéral empêchent la repousse des herbes indésirables, gardent le sol humide et frais, et économisent l’eau d’arrosage. Cependant, les « herbes folles » sont également utiles : créez-leur un petit coin tranquille, en friche, où elles fidélisent les insectes et autres petits animaux.
  • Désherbez mais avec modération !
    Désherber permet d’éviter que les herbes ne servent de refuge aux parasites et n’entraînent une humidité propice à la pourriture des jeunes plants. À pratiquer modération car ce couvert végétal favorise une bonne vie et un bon équilibre du sol. Pour des petites surfaces, utilisez de l’eau bouillante, un couteau à désherber ou un scarificateur. Pour les grandes surfaces, recourez à un désherbeur thermique.
  • Arrosez comme il faut !
    N’oubliez pas qu’un arrosage, mal effectué, peut entraîner de nombreuses maladies. Surtout quand il intervient sur les feuillages en fin de journée après une forte chaleur ou bien directement sur les fleurs.
  •  Protégez les jeunes plants
    Protégez-les avec des filets à mailles très fines qui empêchent les mouches et autres ravageurs volants de pondre dans les plantes potagères. Vous pouvez aussi placer sous châssis ou cloches en verre ou en plastique les jeunes plants dont les limaces sont friandes.
  • Pratiquez la rotation des cultures
    Pour ne pas épuiser le sol, pratiquer l’assolement limite les mauvaises herbes. Chaque type de plante possède des éléments nutritifs particuliers. Ils fertilisent la terre, ce qui profite aux cultures suivantes : les légumes « racines » apprécient les légumes à bulbes comme l’ail, l’oignon et l’échalote. Les légumineuses fixent l’azote de l’air sur leurs racines. Les légumes à feuilles ont besoin d’azote pour pousser : il suffit de les faire se succéder aux légumineuses.
  • Associez vos plantes entre elles
    Le mariage de certaines graines permet de repousser les espèces nuisibles : ce sont des insecticides naturels ! Associer carotte, oignon ou carotte et poireau chasse la mouche de la carotte ou la teigne du poireau. Face au couple haricot/sarriette, le puceron noir disparaît. Sort identique pour le doryphore face à l’association pommes de terre/aubergine. Et pour sauver vos salades, plantez-les à proximité de fenouil, détesté des limaces.
  • Accueillez les auxiliaires au jardin !
    La faune de votre jardin aide à l’entretenir. Posez des abris : en hauteur, des nichoirs et des mangeoires à oiseaux, et des hôtels à insectes et au sol, de petits branchages disséminés sous les haies pour les hérissons. Tous ces auxiliaires (coccinelles, chrysopes, abeilles domestiques…) vous débarrassent des nuisibles et les oiseaux et les hérissons ne font qu’une bouchée des chenilles. Les mésanges sont friandes de pucerons et les chouettes chassent les mulots.
  • Utilisez des répulsifs naturels
    L’eau chaude des pommes de terre est imparable car l’amidon empêche la germination. Le marc de café déposé dans les sillons lors du semis marche aussi contre la mouche de la carotte et le grillon-taupe. Un demi-citron à proximité d’un semis éloigne les fourmis qui détestent l’acide citrique. Du simple savon noir et du savon de Marseille dilués sont efficaces contre les pucerons et autres parasites.

Pour assurer leur élimination dans des conditions sécurisées, vous devez apporter vos produits non utilisés et leurs emballages dans une déchetterie ou un point de collecte temporaire assurant la collecte des déchets diffus spécifiques (déchets chimiques ménagers).

Pour faire le plein de conseils et d’astuces, n’hésitez pas à venir rencontrer les jardiniers de la Ville au Jardiversité, du lundi au vendredi de 8h à 12h et de 14h à 17h.

Le principe du biocontrôle est de maîtriser les populations de ravageurs, de viser un équilibre biologique et d’utiliser des mécanismes naturels… Comment ? En jardinant en favorisant des produits biocontrôle qui protègent les plantes :
  • les macro-organismes, des prédateurs ou des insectes qui parasitent les ravageurs. Exemple : la coccinelle ;
  • les micro-organismes, des organismes invisibles à l’œil nu qui s’opposent aux bioagresseurs. Exemple : les filaments de champignon ;
  • les médiateurs chimiques, comme les phéromones, qui perturbent les ravageurs. Exemple : piège à phéromones.