Aéroport Nantes-Atlantique : ce que souhaitent les élus rezéens

Aéroport de nantes Atlantique bout de piste sud ouest

« Au vu des nuisances créées par l’activité aéroportuaire sur les habitantes et habitants, mais aussi de l’urgence climatique et des objectifs de transition, nous devons poser collectivement les bases d’un aéroport urbain de demain, répondant aux enjeux de transitions sociale et écologique. »
Agnès Bourgeais, maire de Rezé

Les élus rezéens souhaitent que Nantes-Atlantique fasse école pour repenser, de manière innovante et exemplaire, l’articulation entre l’aéroport et le territoire. Une position défendue auprès de l’État mais aussi auprès de l’association nationale Ville aéroport, accueillie à Saint-Aignan de Grand Lieu et à Rezé en mars 2022. Celle-ci se dit très intéressée par cette approche globale pouvant être observée dans d’autres territoires en France. « Un aéroport situé en milieu urbain, dans un contexte de croissance démographique ne peut se développer que de manière raisonnée et concertée, en prenant en compte les habitants et l’immense richesse du patrimoine naturel (lac de Grand Lieu), c’est-à-dire avec un nombre limité des vols, des nuisances et des pollutions les plus faibles possibles, défend Agnès Bourgeais, maire de Rezé. Nous pouvons faire de cet aéroport un modèle d’exemplarité. » [publié en mai 2023]

Les élus rezéens demandent à l’État que les capacités de l’aéroport soient maîtrisées. Notre priorité est la santé des habitants et l’environnement. Au vu de l’urgence climatique et des objectifs de transitions (loi Climat et résilience, plan climat air énergie, futures zones à faibles émissions), on ne peut plus cautionner un aéroport avec un développement sans limites ou bien des limites qui ne seraient fixées que par l’économie », soutient Claire Guiu, adjointe en charge de l’urbanisme et de la ville nature. Il ne s’agit pas d’opposer développement économique et environnement, mais de penser une stratégie globale au service du territoire. « Nous insistons sur la nécessité de plafonner le nombre de vols commerciaux, en intégrant dans cette réflexion l’ensemble des acteurs du territoire. » [publié en mai 2023]

L’Organisation mondiale de la santé préconise huit de sommeil. Or, le couvre-feu de l’aéroport de Nantes Atlantique est de six heures (de minuit à 6h).
Les élus rezéens souhaitent qu’il soit étendu de 23h à 7h, en réservant les avions les moins bruyants aux heures les plus matinales et les plus tardives. Il convient d’agir également sur la réduction du bruit à la source : mise en place d’outils performants pour la maîtrise rigoureuse des trajectoires des avions, réduction du bruit au sol de manière à améliorer le cadre de vie des populations survolées et des proches riverains.
En outre, il est plus souhaitable « que les compagnies renouvellent leur flotte pour des avions moins bruyants », ajoute la maire de Rezé. « Nantes Métropole a interpellé l’État sur les effets cumulés des nuisances sonores et des particules ultrafines sur la santé des habitants. Nous attendons sa réponse », ajoute Jacques Pineau, conseiller municipal et élu métropolitain, membre de la commission consultative de l’environnement.
Quant aux compensations de l’État aux habitants concernés par le plan de gêne sonore, et notamment l’aide à l’insonorisation de leur logement, qu’en est-il ? « Les délais pour les obtenir sont trop longs. Et le reste à charge pour les ménages est de l’ordre de 40 %, ce qui est dissuasif pour un grand nombre d’entre eux. Cette situation est pour nous inacceptable », juge Jacques Pineau. [publié en mai 2023]
Concernant cette demande, le ministre des Transports, Clément Beaune, a annoncé aux élus le 16 novembre 2023 que le plafond de prise en charge des travaux serait revalorisé de 25%. [publié en novembre 2023]

Loi pour la Reconquête de la biodiversité en 2016, loi Climat et résilience en 2021, plan climat air énergie territorial, zone à faible émission de carbone, zéro artificialisation nette à l’horizon 2030… Ce ne sont pas les lois et les outils de planification qui manquent. Pourtant, en 2022, dans son rapport annuel, le Haut Conseil pour le climat jugeait « insuffisante » l’action de la France pour réduire ses gaz à effet de serre et tenir ses engagements climatiques.

Soucieux d’appliquer les lois et d’observer les objectifs associés, les élus rezéens souhaitent un aménagement et un développement de l’aéroport compatibles avec les objectifs de lutte contre le changement climatique. « Nous réaffirmons que nous n’accepterons pas un développement illimité du transport aérien sur notre territoire », réitère la municipalité rezéenne. [publié en mai 2023]

En matière de mobilités, là encore, l’approche globale est la meilleure. L’enjeu est de proposer un territoire accessible connecté à toutes les échelles : la stratégie de développement de Nantes Atlantique doit être pensée en lien avec d’autres plateformes aéroportuaires du Grand Ouest ; donner la priorité au train pour des trajets régionaux et nationaux ; travailler les mobilités quotidiennes des habitants et des salariés ; améliorer la desserte entre le cœur de la métropole et l’aéroport. [publié en mai 2023]
Le 16 novembre 2023, le ministre des Transports, Clément Beaune, a annoncé aux élus qu’avant le lancement du nouvel appel d’offre, « il était nécessaire d’améliorer l’infrastructure existante ». Des travaux provisoires seront donc lancés avant l’identification du nouveau concessionnaire pour :

      • améliorer les parkings et éviter le stationnement sauvage ;
      • améliorer la qualité de service de l’aéroport ;
      • la mise en conformité de l’aéroport sur la gestion de l’eau ;
      • pour améliorer la mesure du bruit

Le ministre des Transports a également souligné que le contrat de région était ambitieux sur les mobilités et il a rappelé l’importance de la multimodalité et de l’intermodalité de l’aéroport. [publié en novembre 2023]

 

« Nous n’imaginons pas que l’aéroport puisse être aménagé sans associer le territoire, les citoyennes et les citoyens », précise Claire Guiu.
Dans un courrier (parmi tant d’autres) adressé à la Première ministre, Élisabeth Borne, en 2022, Nantes Métropole, les 24 communes qui la composent, et le Département rappellent les engagements pris par l’État en 2019, tout en déplorant son silence à la suite des nombreuses interpellations des élus : « Nous attendons, sur l’ensemble du projet, le respect des engagements de dialogue et de transparence énoncés par l’État. Nous attendons de l’État, en premier lieu au travers des compensations exemplaires promises, et du futur concessionnaire, qu’il respecte le territoire, ses habitantes et habitants, et qu’il puisse être tout aussi ambitieux et innovant que nous le sommes à l’aune des transitions économiques, sociales et environnementales et des défis que nous devons relever. » [publié en mai 2023]