Tranquillité publique : réponse de la Ville à la conférence citoyenne

La municipalité a étudié l’avis rendu en décembre dernier par la conférence citoyenne réunie autour du thème de la tranquillité publique, et l’a utilisé afin de consolider sa stratégie pour améliorer la qualité de vie à Rezé.

À l’issue de leurs travaux de l’automne, les membres de la conférence citoyenne « Tranquillité publique » ont remis en décembre à la municipalité le fruit de leur réflexion, assorti de préconisations pour améliorer le climat au quotidien dans la ville : « Je tiens à souligner notre satisfaction devant le travail accompli, déclare Jean-Christophe Faës, adjoint à la tranquillité publique. Nous partageons de manière générale les principes des préconisations de la conférence quant aux actions à engager à court, moyen et long terme pour instaurer dans la ville un climat plus serein et faire que chacune et chacun se sente bien à Rezé. Les travaux des citoyens nous permettent de conforter et affiner notre projet de mandat, au sein duquel la tranquillité publique tient une place essentielle. »

La plupart des préconisations sont reprises. L’avis des citoyens trouvera globalement écho dans les mois et les années à venir, par un travail en profondeur portant sur tous les aspects de la vie en société, depuis l’éducation, dès le plus jeune âge, aux valeurs citoyennes et de respect, jusqu’à la protection des personnes âgées isolées, en passant par l’amélioration et l’animation des espaces publics, la prévention des addictions, l’aide aux victimes, la protection des mineurs… avec l’implication de tous les services de la Ville dans le même objectif : bien vivre tous ensemble à Rezé.

Les grandes lignes

Une action globale

« Une politique qui ne serait que répressive serait vouée à l’échec. Il est indispensable d’agir à tous les niveaux et à long terme pour assurer la cohésion sociale : cet objectif doit figurer dans les politiques éducative, associative, d’égalité, de lutte contre les discriminations, d’accès à la santé, de promotion de la jeunesse, d’aménagement urbain. »

Des réponses graduées

En termes de prévention et de sanction, les réponses doivent être proportionnées au degré de gravité de la situation, en commençant par le dialogue dans le cas de troubles de faible intensité ou d’infraction sans caractère délibéré, jusqu’à l’action répressive lorsqu’elle est nécessaire.

Tous les acteurs mobilisés

La Ville ne peut garantir seule la tranquillité publique. Elle doit s’appuyer sur de nombreux partenaires : les autres collectivités territoriales, les services de l’Etat (police, justice…), les bailleurs, les associations… La Ville réactive donc le conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) qui réunit les acteurs de proximité en mobilisant les services spécialisés (Police nationale, médiateurs, travailleurs sociaux…). Par ailleurs, Rezé a adhéré en début d’année au dispositif national de « participation citoyenne », qui prévoit la création de microréseaux de proximité, avec des référents qui auront des liens privilégiés avec la Ville et la police.

La ville continuera aussi à réclamer de l’État des moyens à la hauteur des enjeux. Les effectifs de la police nationale à Rezé comme ceux de la justice doivent être renforcés.

Une connaissance actualisée des situations

Tout en demandant la création à l’échelle de la Métropole d’un observatoire de la délinquance et des violences sexistes et sexuelles et d’un observatoire de la Tranquillité publique, la ville entend développer ses propres outils pour conforter sa connaissance des faits sur son territoire, en récoltant les données fournies par la police, les bailleurs sociaux, les syndics de copropriété, la Semitan… pour constituer ainsi son propre observatoire de la tranquillité publique à l’échelle de la commune

Renforcement du lien avec les habitants

La municipalité souhaite impliquer les habitants dans la coproduction des politiques de sécurité et de tranquillité publique et bien les informer sur les dispositifs existants en matière de prévention de la délinquance, de médiation et de sécurité. Des Rezéennes et Rezéens seront conviés aux réunions du CSLPD. La ville sera attentive à la qualité des relations de la population avec les services de police.

Soutien aux victimes

Dans l’ancien hôtel des impôts, près du commissariat, sera créée une maison pour la tranquillité publique, lieu d’information et d’accueil : « Le service de la tranquillité publique est méconnu. Nous voulons un lieu dédié, central, connu, garantissant un accueil confidentiel et mettant des services complémentaires à disposition. Le soutien aux victimes est essentiel. Des formations seront assurées auprès des agents de la Ville, mais aussi auprès des associations sportives et culturelles, pour apprendre à détecter les signes inquiétants, à écouter, et avoir les bonnes réactions. »

Non à la multiplication non maîtrisée des caméras de surveillance

En accord avec les préconisations de la conférence citoyenne, la municipalité ne souhaite pas augmenter sans limites le nombre des caméras de surveillance dans la ville (actuellement douze, quatre sur l’axe routier entre Pont-Rousseau et Océane, huit autour du Château). Pour Jean-Christophe Faës, « si ce dispositif a fait ses preuves dans le cadre de la protection des bâtiments, et nous l’étendons d’ailleurs à tous les bâtiments publics, il n’en va pas de même dans l’espace public. Le coût est élevé, l’efficacité limitée et surtout : quelle société veut-on ? »

Police municipale ou autre choix : la parole aux Rezéennes et Rezéens

« Une police municipale n’a pas les mêmes fonctions et pouvoirs que la police nationale. La conférence citoyenne, pesant le pour et le contre, n’est pas parvenue à trancher la question de la création ou non d’une police municipale à Rezé. Nous allons donc lancer, en octobre, une consultation à l’échelle de la ville : police municipale ou renforcement des dispositifs de présence existants (six médiateurs, sept ASVP).

 Si police municipale il y avait, elle serait de proximité,  ʺà la Rezéenneʺ ; son fonctionnement serait régi par une doctrine précise. Des membres de la conférence citoyenne seront associés à sa rédaction.

Nous tenons à ce que cette consultation locale se fasse en transparence, en fournissant un maximum d’information aux habitants pour qu’ils puissent déterminer leur vote en pleine connaissance de cause, sans se limiter à des idées reçues. » « Donner aux habitants la possibilité de choisir, c’est fondamental pour nous », renchérit Agnès Bourgeais, maire de Rezé.

Télénantes - 12/05/22