Tranquillité publique : la conférence citoyenne lancée

« Nous voulons une ville où il fait bon vivre. Une ville qui permette de partager l’espace public sans crainte, souligne le maire, Hervé Neau. L’augmentation massive des cambriolages en 2020 a marqué les esprits. S’ils sont en baisse depuis le début de l’année 2021, nous aspirons à retrouver une tranquillité publique à laquelle chacun doit avoir droit. » Des solutions pour lutter contre la délinquance existent. La municipalité a décidé d’agir en s’appuyant sur l’avis des citoyens, les premiers concernés. Le 17 septembre, elle a ouvert une conférence citoyenne sur la tranquillité publique.

Habitants tirés au sort

Vingt-trois habitants font partie de cette conférence citoyenne. Des Rezéennes et Rezéens de tous âges (le plus jeune membre a 19 ans, le plus âgé 63), de toutes catégories socioprofessionnelles, et issus des différents quartiers. « Nous avons fait appel à un prestataire extérieur pour constituer un panel représentatif de la population rezéenne », explique Jean-Christophe Faës, adjoint au maire en charge de la prévention de la délinquance et de la tranquillité publique. Au printemps, 2 500 habitants ont été tirés au sort. Sur les 75 qui se sont portés volontaires, 23 ont été sélectionnés pour intégrer la conférence citoyenne.

Trois sessions de travail

Les membres de la conférence citoyenne se sont réunis pour la première fois mi-septembre. « Une première session pour leur permettre de s’acculturer et d’apprendre à se connaître », indique Hervé Neau. Il leur a notamment été présenté un état des lieux de la sécurité à Rezé, commandé à un cabinet indépendant. « Durant cette première rencontre, les habitants ont choisi eux-mêmes les acteurs qu’ils auditionneront lors de la deuxième session mi-octobre afin d’enrichir leur réflexion », ajoute Jean-Christophe Faës. Début novembre, la troisième, et dernière séance, leur permettra de formaliser leurs préconisations qu’ils remettront aux élus fin novembre.

Une réelle concertation

Pour répondre à la mission confiée par la Ville, les habitants seront accompagnés par le prestataire chargé de constituer le groupe. « Il était primordial pour nous de garantir l’indépendance de la conférence citoyenne, tient à préciser l’adjoint. C’est une vraie concertation, elle n’est pas téléguidée par la Ville », souligne Jean-Christophe Faës. Les préconisations formulées par les citoyens seront étudiées par les élus et services. « Nous nous engageons à faire un retour sur chacune de leurs préconisations », ajoute le maire.
Que pourront préconiser les habitants ? « Ce qu’ils jugeront nécessaire, indique Hervé Neau. Cela peut être un renfort de médiateurs avec des missions différentes, des moyens supplémentaires pour nos agents de surveillance de la voie publique, des actions de prévention, la mise en place d’une police municipale… Tout ce qui sera préconisé par la conférence citoyenne sera étudié. »

Avant le lancement de la conférence citoyenne, la Ville a chargé un cabinet indépendant de réaliser un état des lieux de la sécurité à Rezé. Élus, agents municipaux, partenaires (Police, État, Agence départementale de la prévention spécialisée, Nantes Métropole, Éducation nationale, bailleurs sociaux…), collectifs d’habitants ont été interrogés dans le cadre de cette étude. Tout comme les habitants auxquels il a été proposé en juin de répondre à une enquête sur le cadre de vie. Au total, 1 215 personnes y ont participé. Les résultats de l’étude ont été remis en premier lieu à la conférence citoyenne afin d’amorcer leur réflexion.

Enquête sur le cadre de vie : qu’ont répondu les 1 215 Rezéennes et Rezéens ?

Comment vous sentez-vous à Rezé ? Cette question a été posée aux habitants en juin. L’enquête sur le cadre de vie a recueilli 1 215 réponses, un taux de participation élevé pour ce type d’étude. Qu’ont dit les Rezéennes et Rezéens ?

Sur leur cadre de vie :

• Les habitants se sentent bien à Rezé : 54% apprécient leur cadre de vie aussi bien dans leur quartier que dans leur ville. 72,5% veulent rester habiter à Rezé.
• Les habitants reconnaissent des atouts à Rezé : la solidarité (67,9%), la facilité des déplacements (75,9%), l’accès aux activités sportives (73,3%) et culturelles (65,7%).
• Ils pointent des améliorations à apporter sur le développement durable (40,2% de satisfaction) et la convivialité (38,5% de satisfaction).

Sur la sécurité :

• Les habitants ne se sentent pas en sécurité dans les espaces publics la nuit (71,5%).
• Les habitants se sentent en sécurité dans tous les autres lieux notamment les établissements scolaires (plus de 86%) et les espaces publics en journée (89%).
• Les habitants sont préoccupés par les cambriolages (1^er), les trafics de drogues (2^e), les agressions physiques (3^e).
• Les habitants ne sont pas satisfaits de l’action des forces de police (53,7%). Ils méconnaissent les actions de la direction de la tranquillité publique de la Ville (37,5%) et ne sont pas satisfaits du service rendu (72,13%).
• Les habitants estiment que l’insécurité est liée à la précarité (1^er), au défaut d’autorité parentale (2^e) et à la présence insuffisante des forces de l’ordre (3^e).
• Les habitants attendent une plus grande visibilité de la police nationale (1^er), évoquent la création d’une police municipale (2^e) et la nécessité d’une plus grande sévérité de la justice (3^e).

Délinquance à Rezé : les chiffres-clés

Le cabinet indépendant a recueilli les données du commissariat de police de Rezé entre 2015 et 2019. Pour information, les années 2020 et 2021 n’ont pas été intégrées à l’étude parce que perturbées par les périodes de confinement. Qu’est-ce qui ressort de ces éléments ?

• La délinquance à Rezé est en augmentation (+ 117 faits chaque année). Une progression qui s’explique par la montée des cambriolages (+29,63%) et des vols à la roulotte (vols commis à l’intérieur des véhicules : +39,6%).
• En 2019, 2 899 faits de délinquance ont été constatés (4,2% de plus qu’en 2018).