Rezé engagée à l’international

En Palestine, au Sénégal, au Sahara occidental, la Ville de Rezé s’engage auprès des populations. Des coopérations internationales qui portent leurs fruits. Ici, comme là-bas. Et qui durent, pour certaines, depuis une vingtaine d’années.

Les villes n’ont pas obligation d’agir à l’international. Pourtant, Rezé, comme de nombreuses autres communes, a investi ce champ. « La solidarité est dans l’ADN de Rezé, explique Fabienne Delétang, conseillère municipale en charge de la coopération européenne et internationale. Nous avons tout à y gagner. Agir là-bas, c’est aussi agir ici. Car nos actions permettent de tisser des liens utiles aux Rezéens, de s’impliquer dans des projets environnementaux aux incidences internationales, d’ouvrir les jeunes à d’autres cultures participant ainsi à leur construction en tant qu’adulte. C’est du codéveloppement ! »

Sénégal : après l’eau, le typha

Sénégal : grâce à la coopération, les 20 000 habitants de Ronkh auront accès à l’eau potable et à l’assainissement. Les deux derniers villages seront raccordés avant l’été.

Les relations avec le Sénégal remontent à 1986 quand les écoliers de Ragon commençaient à correspondre avec les enfants du village de Diawar. A suivi, en 2003, une coopération avec la commune de Ronkh. En 2023, elle aura permis à 20 000 personnes d’accéder à l’eau potable et à l’assainissement. « Le chantier, initié avec la Ville de Commercy, Nantes Métropole et l’Agence de l’eau Bretagne Loire, se termine cet été, ajoute Fabienne Delétang.

Un autre s’est ouvert en 2019 autour du typha, une plante aquatique qui envahit le fleuve Sénégal et ses rives empêchant la pêche et l’agriculture. » Cette plante a aussi de nombreuses qualités : elle peut être utilisée comme combustible naturel,
comme isolant pour les toitures et les murs, et être travaillée pour l’artisanat. « Le projet mené avec les acteurs locaux doit agir sur la déforestation, aboutir à la création d’emplois locaux autour de cette nouvelle filière économique et au rétablissement de l’écosystème. » Ronkh, Rezé et Nantes Métropole financent un
diagnostic mené par des experts sénégalais afin d’évaluer la faisabilité de la transformation de la plante sur le territoire de Ronkh. Des solutions locales seront ensuite avancées.

Aller plus loin dans les camps sahraouis

Camps sahraouis : la coopération a permis la rénovation des écoles.

Les liens tissés entre Rezé et les Sahraouis perdurent depuis une quarantaine d’années. « Tout est parti de l’association Enfants réfugiés du monde qui permet chaque été à une dizaine d’enfants de sortir du climat très aride des campements de réfugiés situés près de Tindouf en Algérie et qui gère l’école de formation des personnels de santé, explique l’élue. Ces relations ont donné naissance en 2020 à une coopération entre Rezé et le camp d’Awserd. » Un partenariat qui a d’ores et déjà servi à l’achat de matériel scolaire et à la rénovation des écoles fortement dégradées par les tempêtes de sable. « La Ville souhaite continuer à les aider. Nous leur avons demandé de préciser leurs besoins. »

Enfants sahraouis recherchent familles d’accueil

En les sortant de la rigueur climatique du désert, l’association Enfants réfugiés du monde offre chaque année une parenthèse à des enfants réfugiés sahraouis. Ils seront sept, tous âgés de 10 ans, à en bénéficier cet été. Accueillis dans des familles rezéennes du 2 au 24 juillet, ils participeront aux activités de l’Arpej et bénéficieront d’un bilan de santé. Vous souhaitez accueillir l’un ou l’une d’entre eux le soir et le week-end ? Faites-vous connaître auprès de l’association.

Arnaud Jouny : 06 47 96 52 71 ; ermpdl.org

Soutenir la jeunesse palestinienne

Palestine : un projet commun est en cours entre 30 jeunes Palestiniens et 30 jeunes Français dont trois Rezéens.

Autre territoire dans lequel la Ville a souhaité s’engager : Abu Dis, ville palestinienne encerclée par un mur empêchant l’accès à Jérusalem. Un centre médical y a été construit, agrandi et rénové dans le cadre de la coopération lancée en 2007 et avec l’appui de la Ville de Nantes depuis 2018. « La jeunesse palestinienne est en difficulté en raison de la situation géopolitique. Pour lui venir en aide, Abu Dis et Rezé ont sollicité l’unité de formation et de recherche en sociologie de l’université de Birseit (Palestine) qui réalisera, avec des étudiants à la rentrée, un diagnostic de besoins et de propositions afin d’élaborer un programme jeunesse pluriannuel d’actions. »

La Ville est également impliquée dans le projet Jer’Est, avec 14 autres collectivités, le réseau de coopération décentralisée pour la Palestine et le centre social Al Bustan à Jérusalem. Rezé pilote le volet jeunesse. Sa finalité : construire un projet commun avec 30 jeunes Palestiniens du quartier de Silwan et 30 jeunes Français pour favoriser l’interculturalité, rompre l’isolement des jeunes de Jérusalem-Est. « Trois Rezéens font partie de l’aventure. Ils se rendront en Palestine cet été pour rencontrer les jeunes sur place. L’été suivant, les jeunes Palestiniens viendront en France. Le projet a débuté il y a un an avec l’accompagnement et la formation des animateurs. »

Un autre partenariat avec le centre d’Hébron, ville située au sud de Jérusalem, sera soumis au vote d’un prochain conseil municipal. Son objectif : soutenir les activités de soutien scolaire, permettre des échanges interculturels et aider les femmes dans leurs actions.

« Toutes nos actions s’inscrivent dans un cadre très rigoureux conformément aux résolutions et accords de l’Organisation des nations unies, rappelle Fabienne Delétang. Et elles coûtent peu à la Ville car elles s’appuient avant tout sur l’expertise de la Mission relations européennes et internationales et sa capacité à mobiliser des cofinanceurs. »

Dans un monde aujourd’hui interconnecté, les coopérations internationales sont un moyen d’ouvrir notre territoire, d’agir sur l’amélioration de l’environnement et des conditions de vie, et de tisser des liens entre les Rezéens et les populations locales. Nos engagements en Palestine, au Sénégal ou encore au Sahara occidental s’inscrivent autour de valeurs fortes comme la solidarité, l’humanité, la tolérance, l’interculturalité et l’écologie, en phase avec l’esprit citoyen de ce municipe.

Fabienne Delétang, conseillère municipale en charge de la coopération européenne et internationale