Leur métier : médiateur

Toute l’année, les médiatrices et médiateurs sont sur le terrain pour apaiser les conflits, aider les personnes isolées ou en détresse et prévenir la délinquance. Témoignage de Céline, médiatrice à la Ville de Rezé.

Reconnaissables à leurs polo et veste siglés « Médiation », les six médiateurs de la Ville arpentent toute l’année l’ensemble des quartiers. « Être présents dans l’espace public pour être au contact des habitants et créer des liens avec eux fait partie de leur mission », indique Alain Jehan, conseiller municipal en charge de la médiation.

Certains visages, comme celui de Céline, médiatrice à la Ville depuis vingt-quatre ans, vous sont peut-être familiers : « Être identifiée facilite les échanges. Les habitants viennent naturellement nous voir en cas de problème. » Elle se déplace toujours
en binôme avec un autre médiateur. « À la sortie des écoles, dans les lieux de passage. Et majoritairement là où des signalements ont été effectués par des habitants, bailleurs ou services municipaux. »

Céline (au centre, en bas) arpente les quartiers toute l’année avec les cinq autres médiateurs de la Ville.

La médiation est un maillon essentiel de notre politique de prévention de la délinquance. En privilégiant le dialogue, nous apportons ainsi une réponse graduée, en fonction des situations rencontrées. L’arrivée d’un médiateur supplémentaire va permettre d’augmenter la présence dans l’espace public et de créer davantage de liens avec les habitants.

Alain Jehan, conseiller municipal en charge de la médiation

TROUBLES DE VOISINAGE ET SUR LA VOIE PUBLIQUE

Sur quoi interviennent-ils ? « Principalement sur des conflits de voisinage générés par des nuisances sonores, des aboiements de chiens, des enfants qui crient, relate Céline. Notre rôle est d’apaiser la situation, favoriser le dialogue tout en restant neutres. »

En 2022, 116 signalements ont été enregistrés. Autre champ d’action : les troubles sur la voie publique (105 signalements l’an dernier). « Les alertes sont diverses : des nuisances dans un parc, un hall d’immeuble occupé, une personne en état d’ébriété. Nous ne sommes pas là pour verbaliser. Nous rappelons les règles. L’objectif est surtout de créer un lien, de comprendre pourquoi la personne agit ainsi. »

SANS-ABRI, VICTIMES DE VIOLENCES

Parmi les autres signalements reçus par les médiateurs : les personnes sans domicile fixe (24 alertes en 2022). « Nous allons voir si la personne va bien, si elle a besoin que nous appelions le 115 à sa place et l’orientons si besoin », explique la médiatrice. En 2022, 11 signalements ont également été opérés pour des personnes victimes de violences, atteintes de troubles psychologiques ou du syndrome de Diogène (accumulation compulsive de déchets dans son logement).

« Des situations complexes, de plus en plus fréquentes, sur lesquelles nous intervenons parfois durant plusieurs années, explique Céline. La première étape, souvent difficile, est d’établir un lien de confiance. Ensuite, nous accompagnons les personnes pour
mettre en place un suivi psychologique, porter plainte, ou encore réaliser des démarches administratives. »

PRÉVENIR LA DÉLINQUANCE

Une partie de l’activité des médiateurs est également dédiée à l’organisation d’actions de prévention en lien avec de nombreux partenaires (bailleurs, Semitan, police, pompiers…). La plus connue certainement : la marche organisée en novembre pour lutter
contre les violences faites aux femmes. D’autres actions ont été initiées par les médiateurs : sensibilisation d’adolescents aux dangers des stupéfiants (en octobre), journée découverte du handisport et des sports adaptés et tournoi de futsal pour tisser des liens avec les jeunes (en février).

« Nous intervenons aussi dans les écoles, ajoute Céline. Notamment lorsque des problématiques de violences nous sont remontées. En juin prochain, nous parlerons sécurité routière avec des enfants de CM2. »

« MÉTIER PASSIONNANT »

Son métier, Céline l’exerce « avec toujours autant de passion. Nous sommes souvent les premiers à intervenir et avons un vrai rôle d’écoute et de relais. J’aime chercher des solutions, être en contact avec de nombreux partenaires. Police, Département, Justice, associations d’aide aux victimes… : la liste est longue. C’est un vrai défi à chaque fois. Notre victoire : lorsque des situations parfois dramatiques se terminent bien ».

D’ici à la fin de l’année, un médiateur supplémentaire intégrera l’équipe. « La prévention et la médiation sont le socle de notre
politique de tranquillité publique, rappelle la maire, Agnès Bourgeais. La Ville de Rezé s’attache à mobiliser tous les acteurs autour de cette question. Il y aura moins de répression s’il y a de la prévention. »

Chiffres clés

Un local dédié

Depuis 2019, les médiateurs disposent d’un local au Château, sur la place François-Mitterrand. « Un lieu ouvert aux habitants de tous les quartiers que nous avons pérennisé », souligne Alain Jehan, conseiller municipal en charge de la médiation. L’an dernier, 744 visites y ont été enregistrées. « Pour nombre d’habitants, la porte du local est plus facile à pousser que celle d’autres lieux plus institutionnels. »

Contacter les médiateurs

• Par téléphone : 02 51 83 79 00
• Par courriel : tranquillitepublique@mairie-reze.fr
• Au local des médiateurs situé place François-Mitterrand (du mardi au samedi de 10h à 12h et de 14h à 20h, sauf le samedi matin)

Vous avez également la possibilité de faire un signalement via l’espace citoyen « Mon espace » accessible sur reze.fr ou directement à l’adresse suivante : espace-citoyens.net/reze

Police municipale : où en est-on ?

Interrogés le 2 octobre dernier, les Rezéennes et Rezéens ont plébiscité la création d’une police municipale. Elle sera composée de six agents. Le recrutement du chef de service est en cours. Dès son arrivée, attendue cet été, il (ou elle) sera mobilisé(e)pour constituer son équipe de cinq policiers municipaux. Les premiers devraient prendre leurs fonctions d’ici à la fin de l’année.