C’est forcément collectivement que les coconstructeurs du projet d’habitat collectif Rezé Jaguère ont posé les premières pierres de leur village collaboratif, jeudi 8 octobre. À cette occasion, Eric Gérard, dirigeant d’IC&O, promoteur et accompagnateur du projet, avait réuni pour un échange convivial les acteurs de cette aventure : les seize foyers qui occuperont les lieux, la Ville de Rezé, Nantes Métropole, l’aménageur Loire Océan Développement, les architectes…
Ensemble, ils ont fait leurs choix
Après une première réunion d’information en septembre 2018, un groupe d’habitants intéressés s’est rapidement constitué. Et n’a pas ménagé sa peine. « Nos ateliers sont très studieux, techniques. On donne du temps et de l’énergie, mais on est bien accompagnés », confie Sarah. C’est ensemble que les futurs habitants ont fait le choix de l’architecte, des artisans, des matériaux, de l’articulation entre les logements et les espaces communs. Chacun a ensuite pu exprimer ses souhaits pour son logement. « Je ne pensais pas que j’aurais la chance de réfléchir un jour à la maison de mes rêves », relate Jim, un autre membre du collectif.
Inclusion et solidarité
Comme Alexandra, tous ceux qui ont rejoint le groupe cherchaient « un lieu de vie collaboratif, où partager des projets entre voisins ». Caractérisé par une grande diversité d’âges et de parcours professionnels, ce collectif, dont la plupart découvrait l’habitat participatif, a bluffé Eric Gérard. « Ils sont venus sans idées préconçues et sont allés très loin dans ce qu’ils mettent en commun, dans l’accueil et la solidarité », relève le dirigeant d’IC&O. Soucieux de vivre avec leur quartier, les futurs habitants envisagent de réserver un logement à l’accueil de jeunes en situation de handicap venus de l’Esat du Landas, leur voisin. Ils ont aussi choisi de tourner leur salle commune vers le quartier de la Jaguère. « On ne voulait pas du village gaulois renfermé sur lui-même ! », appuie Patrice.
Des choix durables
Les participants du projet Rezé Jaguère ont constamment eu en tête la réduction de l’empreinte environnementale de leur habitat. Ils ont fait le choix de matériaux biosourcés, de l’ossature bois pour les étages et vont même utiliser du parquet de réemploi. Et pour s’offrir une isolation renforcée, ils vont eux-mêmes procéder aux travaux de peinture ! Résultat, Rezé Jaguère affiche d’excellentes performances en termes de consommation énergétique et d’impact carbone, et ce pour un prix abordable de 2 500 € du m². Pour Martine Métayer, conseillère municipale en charge de l’aménagement, de la voirie, de la propreté et des transitions, et conseillère métropolitaine, l’habitat participatif apporte une réponse au « manque d’accessibilité des villes aux classes moyennes, qui veulent vivre et travailler au même endroit, dans une ville des courtes distances ».
D’autres projets à Rezé
La Ville entend favoriser d’autres projets de ce type. L’un d’eux est en cours dans l’Îlot Lamour-les-Forges à Pont-Rousseau. D’autres suivront. « L’aménagement urbain doit changer, car faire ville c’est aussi et surtout faire société en se réappropriant des communs », estime le maire, Hervé Neau.