Peut-être en raison de la proximité de la zone commerciale Atout sud, le quartier Rezé-Hôtel-de-ville s’était peu à peu départi de commerces de proximité. Les choses changent, grâce à des initiatives d’habitants et de commerçants. Des produits frais et locaux sont à portée de panier aux alentours de la mairie. La grande différence réside surtout dans la convivialité.
« Un café, c’est un lieu de vie »
Payam Madjlessi et sa femme Sarah Gest sont depuis cinq ans et demi derrière le comptoir du café-tabac de la mairie. Ces deux comédiens, ex-intermittents du spectacle, ont souhaité se reconvertir et ont choisi la région de Nantes où Sarah avait suivi ses études d’éducatrice spécialisée. Ils ont vu dans ce café un potentiel correspondant à leurs envies. Et, ils sont en train de faire tranquillement de ce bistrot, maintenant ouvert sept jours sur sept, un vrai carrefour de partage dans le quartier : « Nous avons cessé de faire le PMU, ce qui a généré un renouvellement de la clientèle, qui se féminise aussi. Un café, c’est un lieu de vie, nous voulons que les habitants du quartier se l’approprient. On attend que les gens proposent des choses. »
Ainsi, une cliente lance en janvier des ateliers d’écriture qui auront lieu un dimanche par mois après la fermeture du café.

Primeurs, vin, bientôt épicerie…
Et, depuis mi-septembre, on peut venir au café acheter des primeurs : « Guillaume, de Phyto-bio à Rezé, déballe à Talensac tous les jours. Le dimanche, il dépose la marchandise sur le chemin du retour. » Un bel étal trône donc dans le bistrot les lundis et mardis toute la journée. Des denrées qui s’ajoutent aux vins fournis par un vigneron d’Aigrefeuille, aux œufs en vente toute la semaine et aux coquilles Saint-Jacques apportées tout droit d’Erquy par leur productrice (commandes le mercredi pour livraison le vendredi). Au-delà du « dépannage », Payam et Sarah veulent proposer à leurs voisins des produits locaux de qualité à prix accessibles et, surtout, faire de leur café un endroit où l’on se rencontre et se retrouve.
Ils sont en train de mûrir le projet d’un coin épicerie, toujours avec des produits locaux. Mais les ambitions du couple ne s’arrêtent pas à l’alimentaire, puisqu’ils accueillent aussi des concerts et envisagent d’installer un tableau de petites annonces pour des échanges de biens ou de services entre habitants.

Au Corbu, trois stands chaque mercredi soir
Si l’on a loupé les primeurs de début de semaine au Café de la mairie, on peut se rattraper le mercredi soir car, entre 17h15 et 19h15, un petit marché s’installe dans le hall de la Maison radieuse. À l’abri, donc – ce qui est appréciable été comme hiver –, tout petit mais où l’on est sûr de trouver chaque semaine les fruits et légumes de Laurent et Bernard Bouchereau, maraîchers au Puiset-Doré (49) et les pains qu’Adeline, du Fournil de Bert.a, faits à la maison, dans le quartier de La Blordière, « à base de farine locale biologique ».
Une fois par mois, en alternance, on peut aussi acheter ici des volailles et des viandes bio et acheter à Jean-Louis Naudin les vins qu’il produit à la Limouzinière en viticulture raisonnée. Si les habitants de l’immeuble apprécient ce service, car « c’est bien pratique de faire son marché au pied de chez soi, en rentrant du boulot », dit une usagère, le « Marché du Corbu » initié par l’association des habitants de la Maison radieuse, est ouvert à tous les Rezéennes et Rezéens.