Contre la chaleur et la pollution, la verdure !

Grâce à ses parcs, ses espaces naturels et de nombreux jardins et jardinets individuels, Rezé est une ville plutôt « verte ». Mais la municipalité souhaite multiplier ses actions pour la transformer en une ville-nature, sobre et résiliente.

Un été suffocant a encore mis en évidence le dérèglement climatique en cours et l’urgence à agir pour bien vivre l’été en ville. Mais cela va bien au-delà : il est urgent d’agir pour assurer le maintien du vivant, de la biodiversité des espèces, parmi lesquelles l’espèce humaine…

Au-delà de son agrément visuel, la végétalisation de l’espace urbain permet de réduire la pollution et de rafraîchir l’atmosphère.

La municipalité rezéenne poursuit son projet de ville-nature en mobilisant ses services et en aidant les habitantes et habitants à participer à l’effort commun à travers de multiples actions collectives et individuelles.

Il est important de réduire les îlots de chaleur, affirme Jean-Louis Gaglione, adjoint en charge de l’environnement, du climat et des énergies. Il y a des gros écarts de températures entre les espaces boisés et ceux minéralisés, allant entre 6 et 10°C. Cela pose des problématiques de déplacement et de santé. La végétalisation de la ville est l’un des moyens pour atténuer ces écarts et conforter des poumons de fraîcheur.

Jean-Louis Gaglione, adjoint en charge de l’environnement, du climat et des énergies

« L’EAU EST PRÉCIEUSE »

« La trame bleue est moins visible mais tout aussi importante, poursuit Jean-Louis Gaglione. Il faut absolument que nous prenions conscience que l’eau est précieuse et qu’il ne faut pas la gaspiller. L’imperméabilisation des sols empêche la régénération des nappes phréatiques qui alimentent les puits, mais aussi les cours d’eau en cas de sécheresse. L’eau de pluie, récupérée pour l’arrosage, s’infiltre dans le sol au lieu de partir directement vers la rivière via le réseau d’eaux pluviales. Il faut recréer le circuit naturel du cycle de l’eau qui existait encore il y a quelques décennies. »

La Ville souhaite développer les dispositifs de récupération d’eau, notamment sur les bâtiments publics.

DES « POUMONS VERTS » DANS LA VILLE

Depuis 2020, la municipalité acquiert des parcelles pour conforter des cœurs d’îlots verts. Ainsi, cette année, rue Aristide-Nogues, 500 m² de garages et parking laisseront place à un espace paysager.

Jardin collectif des Trois-Moulins
Jardin collectif des Trois-Moulins

La notion de « ville-nature » se décline sur tout notre projet de mandat. C’est une nouvelle façon de penser la ville qui intègre tous les champs de l’action publique. Il s’agit de prendre en compte les besoins du vivant et, concernant l’aménagement, les caractéristiques du milieu (faune, flore, sous-sol, eau, aléas climatiques, etc.).

Claire Guiu, adjointe au maire, responsable du pôle aménagement, paysages et écologie

DES COURS D’ÉCOLE « DÉBITUMÉES »

Les cours d’école sont en cours de remodelage pour un meilleur partage de l’espace entre tous les enfants, l’occasion de remplacer le bitume par des éléments naturels, ou d’ajouter des espaces de verdure. Pour un budget annuel de 75 000 €, les travaux seront effectués petit à petit avec, chaque année, un projet phare et des projets annexes. Déjà, depuis juin 2022, les élèves du Chêne-Creux ont accès à une cour d’été végétalisée à l’arrière de l’école.

L’été 2023 sera consacré à la cour de l’élémentaire Pauline-Roland.

AUX PETITS SOINS POUR LES PARCS

Lorsque la température grimpe, les parcs sont naturellement des havres de fraîcheur. Depuis juin dernier, le bois des Naudières, acquis par la Ville en 2020, est un nouvel espace public dont le naturel a été préservé.

Il réunit 92 espèces végétales abritant une foule de petits habitants (oiseaux, papillons, écureuils, hérissons…). Ouvert après quelques travaux de sécurisation menés par le service des espaces verts, le bois est agrémenté de bancs et comportera, d’ici à la fi n de l’année, une aire de jeux fabriquée à partir de troncs récupérés après l’abattage de peupliers morts.

Aux Mahaudières, pour répondre aux attentes des habitants et aux exigences environnementales, le parc sera réaménagé à l’issue de la consultation citoyenne qui a démarré cet automne, pour une ouverture en 2025. Par ailleurs, l’expérimentation d’ouverture des espaces verts publics 24h/24 l’été dernier pourra être reconduite aux prochaines  saisons chaudes

BIENTÔT DU MARAÎCHAGE URBAIN

L’agriculture urbaine va se développer. Dans le secteur de la Gabardière, la Ville poursuit l’acquisition de parcelles destinées à la culture. Dès cet automne, deux hectares seront défrichés et semés d’engrais verts pour préparer le sol à de futures plantations. La démarche de leur certification “agriculture biologique” est d’ores et déjà engagée et de nouveaux arbres seront plantés.

DES MINIFORÊTS DANS LA VILLE

Initiée en mars 2020 avec la plantation de 690 arbres sur 290 m² sur le site de Transfert, la création de miniforêts se poursuit à Rezé. Ce procédé japonais consiste à restaurer la végétation naturelle sur des sols dégradés en créant des microforêts à croissance rapide, composées de très nombreux arbres de tailles et d’essences différentes. La densité de la plantation produit plus d’oxygène en absorbant plus de carbone, abrite une biodiversité plus importante et demande seulement deux à trois ans pour pousser en autonomie.

Depuis février 2021, 600 arbres poussent sur 200 m² au collège Salvador-Allende. Grâce au dispositif régional « une naissance, un arbre », la Ville de Rezé pourra planter chaque année, pendant trois ans, entre 500 et 1 000 arbres dans de petits espaces qui deviendront de nouveaux îlots de fraîcheur et de biodiversité : à Ragon, boulevard Condorcet à l’automne 2022 ; près de la future crèche boulevard Arribas en 2023 ; à proximité de la cité Marion- Cahour dans le quartier Rezé-hôtel de ville en 2024. Les arbres plantés seront pour partie issus des pépinières du service espaces verts qui cultive des végétaux prélevés dans le milieu naturel et adaptés aux conditions climatiques locales.

DES PROJETS URBAINS ÉCORESPONSABLES

La Ville met en place des outils pour développer la végétalisation dans les projets immobiliers et urbains. Les avant-projets proposés par les promoteurs immobiliers sont soumis à l’avis d’une commission d’urbanisme composée d’élus, d’agents, d’un architecte conseil et d’un paysagiste conseil. Ils doivent respecter le protocole urbain, paysager et environnemental de la Ville, qui pose plusieurs éléments à prendre en compte : 1 m² de pleine terre par m² construit, insertion urbaine, utilisation de matériaux durables et biosourcés, préservation des éléments naturels notamment. Par ailleurs, la Ville réfléchit à davantage axer son soutien à la rénovation du patrimoine sur la végétalisation : clôtures, toitures, balcons, devantures. Du côté des projets urbains, la zone d’aménagement concerté Pirmil-les Isles se veut exemplaire en termes de transition écologique : espaces verts privilégiés, diversité de logements, limitation du stationnement, incitation à utiliser des modes de déplacement doux, utilisation de matériaux de construction écologiques. Elle pose trois grands principes : reconstitution des sols, anticipation du changement climatique, priorité à la flore locale. Cette ambition, saluée par plusieurs prix nationaux, sera désormais appliquée à tous les projets d’urbanisme rezéens.

Jardin de la cale Aubin
Le jardin de la cale Aubin a ouvert le 2 juillet dernier. Un avant-goût du futur parc fluvial, un des poumons verts du nouveau quartier Pirmil-les Isles.