UN LOGEMENT POUR LES VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES
Les femmes victimes de violences conjugales et/ou intrafamiliales pourront être accueillies dans un logement à Rezé afin d’être mises à l’abri. Il sera géré par l’association Trajet en partenariat étroit avec la Ville, l’association Solidarité femmes, le Département, la police et les bailleurs sociaux.
Violences intrafamiliales en hausse
« Les violences intrafamiliales nous concernent toutes et tous. En France en 2019, 146 femmes ont été tuées par leur partenaire ou ex-partenaire. Et 27 hommes ont été tués par leur partenaire ou ex-partenaire, 25 enfants mineurs sont décédés, tués par un de leur parent dans un contexte de violence au sein du couple », rappelle Cécilia Burgaud, conseillère municipale en charge de l’égalité femmes-hommes, de la lutte contre les discriminations et de l’urgence sociale. Un constat qui s’est aggravé en 2020 et 2021 avec les périodes de confinement. « Les services de police et de gendarmerie ont enregistré 9% de plaintes en plus. »
Mise à l’abri
« Pour faire cesser les violences et protéger les victimes, il est souvent nécessaire de leur trouver un abri », expose l’élue. C’est pourquoi la Ville décide de mettre à disposition un logement à Rezé afin d’accueillir les victimes de violences conjugales et/ou intrafamiliales de façon temporaire. Il sera accessible 7 jours sur 7, de 8h30 à minuit (jours fériés inclus). « C’est l’association Trajet qui assurera l’accueil et l’accompagnement des victimes. » Une subvention de 5 000€ sera versée à l’association.
Travail commun
« Il est important que les différents acteurs qui luttent contre ces violences et qui accompagnent les victimes, puissent travailler ensemble sur la base d’un partenariat solide et efficace », ajoute Cécilia Burgaud. Un protocole pour favoriser les échanges et le travail commun entre les acteurs (Ville, Département, police, associations Trajet et Solidarité femmes, bailleurs sociaux) a été signé à l’initiative de l’association Trajet avec les soutiens financiers du Département et de l’Etat. « Il doit permettre d’améliorer l’accompagnement des victimes et développer des réponses en matière de mise à l’abri et d’hébergement. » Parmi elles : le logement créé à Rezé.
Marche contre les violences faites aux femmes
La création d’un logement d’urgence intervient à quelques jours de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes (le 25 novembre). À cette occasion, la Ville invite toutes les Rezéennes et tous les Rezéens à dénoncer ces violences et à manifester leur soutien aux victimes en participant à une marche organisée samedi 27 novembre. Le départ sera donné place du 8-Mai à 10h30. Et l’arrivée est prévue à 12h30 à la Maison du développement durable. Le circuit de 6 km sera jalonné de stands d’informations tenus par les associations et d’animations musicales.
ZÉRO CHÔMEUR DE LONGUE DURÉE : LA VILLE VEUT EXPÉRIMENTER
La Ville s’engage dans l’expérimentation « Territoire zéro chômeur de longue durée ». Une démarche qui répond à l’un des objectifs portés par l’équipe municipale : favoriser l’insertion des personnes éloignées de l’emploi.
Expérimentation
« Personne n’est inemployable », souligne Pierre Quénéa, conseiller municipal et métropolitain en charge de l’emploi, l’enseignement supérieur, la recherche, l’innovation, l’économie sociale et solidaire. C’est l’un des postulats du projet « Territoire zéro chômeur de longue durée » porté par des acteurs de la lutte contre l’exclusion. Il y a cinq ans, ils ont lancé une expérimentation sur dix territoires pour en finir avec le chômage de longue durée. Mille personnes volontaires ont retrouvé un emploi. L’expérimentation va être étendue à une cinquantaine de nouveaux territoires. Rezé souhaite en faire partie.
Embauches en CDI
La Ville va adhérer à l’association « Territoire zéro chômeur de longue durée ». Elle créera ensuite un Comité local pour l’emploi réunissant collectivités territoriales, associations, centres socioculturels, entreprises et habitants. « Ce comité sera chargé de recenser des activités qui n’existent pas sur le territoire et qui répondent à un besoin. Des personnes privées d’emploi pourront ainsi être embauchées en CDI par des entreprises à but d’emploi (EBE) créées autour de ces activités », explique Pierre Quénéa. Quelles activités pourraient voir le jour ? « Des travaux utiles localement, qui ne sont pas réalisés aujourd’hui car jugés peu rentables pour le marché classique. »
Réactions
Les élus écologistes attirent l’attention sur « le financement qui semble en partie s’appuyer sur le transfert du fruit des cotisations destinées à indemniser les personnes privées d’emploi » et s’abstiennent au moment du vote. Les élus de Rezé à gauche toute ! s’opposent à la mise en place de l’expérimentation à Rezé évoquant « des désaccords sur des points fondamentaux comme le financement, la gouvernance, les conditions de travail » et votent contre cette proposition. Pierre Quénéa rappelle qu’il s’agit d’« une expérimentation avec des failles » et invite à « être indulgent sur un dispositif qui aide au retour à l’emploi ».
DES ARBRES, DES JARDINS COLLECTIFS ET DES MINI-FORÊTS
La Ville lance un appel à candidatures pour financer les projets de jardins collectifs et aider les habitants à acheter des arbres. Dans un même temps, elle participe à l’opération « Une naissance, un arbre » pour créer des mini-forêts urbaines. L’ambition : faire de Rezé une ville-nature.
Ville-nature
L’équipe municipale a fait de la ville-nature une ambition forte pour répondre à une urgence : celle du réchauffement climatique. « Notre programme d’actions consiste à réduire les îlots de chaleur en diminuant notamment les espaces bitumés ou sans végétation, et en développant des trames vertes et bleues », explique Jean-Louis Gaglione, adjoint au maire en charge de l’environnement, des énergies et du climat. « Cette ambition ne pourra se faire totalement sans l’adhésion d’autres acteurs : habitants, porteurs de projets, acteurs économiques, autres collectivités…, poursuit Claire Guiu, adjointe au maire en charge du pôle aménagement, paysages et écologie. Nous appelons donc à une mobilisation de tous. »
Un appel à projets
Afin de favoriser la plantation d’arbres et la création de petits poumons verts, la Ville a lancé un appel aux Rezéennes et Rezéens. Leurs projets de jardins collectifs (création de serres, installation de ruches, de carrés potagers, de tables de culture ou même la mise en place d’animations sur les jardins) pourront être financés jusqu’à 80% (dans la limite de 500€ par collectif). Et les arbres achetés par les habitants remboursés à hauteur de 50% par la Ville (dans la limite de 50€) s’il s’agit d’essences locales. « C’est une première expérience. Elle pourra être renouvelée en 2022 », ajoute Agnès Cabaret-Martinet, conseillère municipale en charge des jardins et espaces verts. L’appel à projets est clos pour les jardins collectifs. Les habitants peuvent bénéficier de l’aide à l’achat d’arbres jusqu’au 17 décembre.
En savoir plus
Une naissance, un arbre
La Ville s’inscrit dans l’opération « Une naissance, un arbre » portée par la Région. À la clé : des aides financières en fonction du nombre de naissances. « Chaque bébé ligérien peut devenir le parrain d’un arbre, explique Agnès Cabaret-Martinet. En 2020, Rezé a enregistré 548 naissances. Avec les Rezéennes et Rezéens nés en 2021 et 2022, au moins trois mini-forêts urbaines pourraient être financées en trois ans sur différents sites. Nous y ajouterions des arbres locaux provenant de la pépinière municipale. »
INSERTION DES FAMILLES ROMS : NOUVELLE ÉTAPE
En 2017, la Ville a ouvert deux terrains d’insertion temporaires pour accueillir les familles roms vivant dans des conditions d’habitat indigne. En 2022, trois maisons appartenant à la Ville vont être rénovées pour les héberger provisoirement avant qu’elles n’intègrent un logement classique.
16 familles sorties des terrains
Quatre ans après l’ouverture des deux terrains d’insertion temporaires, les bidonvilles présents à Rezé ont été résorbés. Sur les quarante familles accueillies, 16 ont aujourd’hui intégré un logement et 24 sont encore accompagnées. « La moitié d’entre elles ont accédé à leurs droits, gagné en autonomie dans les démarches administratives, scolarisé de manière relativement assidue leurs enfants et travaillé sur la gestion de leur budget, souligne Loïc Chusseau, adjoint au maire en charge de l’action sociale et des populations spécifiques. Nous allons continuer à accompagner les autres dans cette direction et aider celles qui sont autonomes à intégrer un logement qu’il soit municipal, social ou privé. »
5 logements sas
La Ville va rénover trois maisons aujourd’hui non occupées dont elle est propriétaire. « Quatre nouveaux logements seront créés, un autre réaménagé. Ils serviront de sas pour les familles roms, afin de les préparer à intégrer ensuite les logements de droit commun, explique Anas Kabbaj, conseiller municipal en charge des services urbains, du patrimoine mobilier et immobilier et conseiller métropolitain. Ces logements étant temporaires, les travaux ont été pensés de façon minimale. » Le montant de l’opération est estimé à 365 000€ TTC. Pour ces travaux, la Ville bénéficiera de subventions à hauteur de 220 000€.
La Ville recevra par ailleurs 33 000€ de la part de la Métropole au titre de sa participation à la résorption des bidonvilles au sein de l’agglomération.
Réactions
Les élus de Rezé à gauche toute ! « félicitent l’action de l’équipe municipale et des services de la Ville », dénoncent « les conditions indignes dans lesquelles vivent les populations encore dans les bidonvilles » et « interpellent les communes de la métropole qui restent sur ce sujet sans autre réaction que des expulsions ». Les élus de Rezé Citoyenne rappellent « l’importance que toutes les communes jouent un rôle ou que la Métropole coordonne et accompagne ces actions » et attendent « de l’État une vraie politique d’action publique ».
PORTRAIT DU TERRITOIRE REZÉEN
Qui sont les Rezéens ? Comment évolue notre ville ? Pour la première fois, les données de l’observatoire social et urbain Compas étaient partagées en conseil municipal.
« Les Rezéens doivent avoir accès à ces données en toute transparence, explique le maire, Hervé Neau. Cela fait partie de nos engagements. » Hervé Guéry, directeur de l’observatoire social et urbain Compas, était donc invité à dresser un portrait du territoire rezéen, au conseil municipal retransmis en direct sur le site web et la page Facebook de la Ville.
Territoire attractif
« La population de Rezé a augmenté fortement ces dernières années. Plus fortement qu’au niveau national, mais plus faiblement comparé à la métropole nantaise », explique Hervé Guéry. Plusieurs raisons à cette augmentation : « Rezé enregistre de façon constante plus de naissances que de décès. Et surtout plus de Rezéens arrivent que ne partent du fait de l’attractivité du territoire. » Qui sont les nouveaux habitants ? Des familles avec enfants, des personnes exerçant une profession intermédiaire (chef d’équipe, contremaître, instituteur, infirmière…), des ménages arrivant de plus loin (Paris ou autres pays).
Ville populaire
« Rezé garde une dimension populaire au sein de la métropole : la moitié de la population vit avec entre un et deux Smic », indique Hervé Guéry. Les revenus des Rezéens proviennent du travail. Y compris dans le quartier prioritaire du Château. « Fait notable ces dernières années, les écarts entre quartiers se sont accrus », ajoute Hervé Guéry. Le niveau de vie le plus faible est au Château, le plus fort à Trentemoult. Près de 5 000 Rezéens vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté (avec moins de 1 104€ par mois).
Familles monoparentales
« Plus de logements sont occupés par une personne seule que par des ménages avec enfants, souligne Hervé Guéry. Et parmi les ménages avec enfants, les familles monoparentales sont de plus en plus nombreuses. Souvent une maman avec un ado. » C’est le cas notamment au Château, à Rezé-Hôtel de ville, à Pont-Rousseau et aux Naudières.
Seniors isolés
Un quart des Rezéens a plus de 60 ans. « Dans les 20 ans à venir, la population des plus de 75 ans va s’accroître fortement, projette Hervé Guéry. La part des personnes âgées isolées dans leur logement va donc augmenter. » Comme partout, le niveau de vie des personnes arrivant à la retraite tend à diminuer : « La part des personnes âgées vivant sous le seuil de pauvreté va ainsi s’accroître dans les dix qui viennent. »
Fracture numérique
« Les ruptures face au numérique sont plus importantes au Château », décrit Hervé Guéry. En cause : des difficultés à acheter du matériel ou encore à accéder au réseau. « Paradoxalement, ceux qui ont le plus besoin de la e-administration (démarches sur les sites web) pour leur vie quotidienne résident au Château. » Par exemple, pour renouveler leur demande de logement social, postuler à un emploi, faire valoir leurs droits, suivre la scolarisation de leurs enfants…
Consulter la présentation du territoire rezéen.
ALLER PLUS LOIN
En complément de cette étude réalisée tous les ans, le centre communal d’action sociale (CCAS) a missionné le Compas pour mener une analyse des besoins sociaux. « Un questionnaire a été adressé à l’ensemble des acteurs de l’action sociale pour construire un diagnostic partagé. Il permettra de tisser un véritable plan d’actions sur la durée du mandat, explique Loïc Chusseau, adjoint au maire en charge de l’action sociale et des populations spécifiques. On ne part évidemment pas de zéro. Rezé a une histoire de la solidarité et une action engagée et reconnue en la matière. » Parmi les prochaines actions en cours ou à venir : l’installation d’un Espace France services (appelée la Maison des services), la création d’un logement d’urgence pour les femmes victimes de violence, la mise en place de terrains d’insertion pour les familles roms…
COUVRE-FEU À L’AÉROPORT : LE MAIRE INTERPELLÉ
À Nantes-Atlantique, les avions ne pourront plus voler de minuit à 6h du matin en avril prochain. Ce couvre-feu s’accompagnera d’une interdiction des avions les plus bruyants entre 22h et minuit. Au conseil municipal, les élus de Rezé à gauche toute ! ont rappelé qu’ils demandaient depuis des années l’extension du couvre-feu complet de 22h à 7h du matin. « Les avions de 6h du matin réveillent des milliers de personnes à Rezé, exposent les élus du groupe politique. Nous estimons que la qualité de vie des Rezéennes et Rezéens est plus importante que l’activité économique aéronautique. » Les élus de Rezé à gauche toute ! ont demandé au maire quelle était sa position sur l’extension du répit nocturne. « Je réitère une fois encore que la tranche horaire 6h-7h est indispensable pour la protection et la santé des riverains, a répondu Hervé Neau. Je souhaite que le plafonnement du nombre de vols commerciaux soit également acté. L’exposition aux nuisances et leurs conséquences potentielles sur la santé des habitants ne doivent pas se confondre avec un impératif de développement. Soyez assuré de mon engagement et du suivi quotidien des élus et de moi-même sur ce dossier. »
HOMMAGE À JEAN RELET
Le conseil municipal a rendu hommage au Rezéen, Jean Relet, disparu le 13 octobre dernier. Militant syndical, il a été président de la Maison des hommes et des techniques durant 26 ans. « Il est l’un des artisans du mouvement ouvrier nantais, souligne Pierre Quénéa, conseiller municipal et métropolitain. Un homme dont l’engagement était ancré au cœur de sa vie. Il levait le poing contre les injustices, était un bâtisseur de vie meilleure. » La médaille de la Ville lui sera remise à titre posthume en début d’année 2022, en présence de ses camarades et sa famille.
EN BREF
Elle renouvelle par ailleurs ses coopérations avec les villes d’Abu Dis (Palestine) et Ronkh (Sénégal) afin de poursuivre les projets engagés comme la construction d’un centre socioculturel à Abu Dis ou le programme d’accès à l’eau potable à Ronkh.
La Ville versera également une subvention de 1 000€ à SOS Méditerranée. L’association de sauvetage en haute mer est aujourd’hui fragilisée par une baisse de ses ressources issues du mécénat privé, des incertitudes sur les collectes de dons et le retrait de Médecins sans frontières.