Conseil municipal du 03.02.2022 : Le budget 2022 en débat

Débat d’orientations budgétaires, égalité femmes-hommes, accessibilité pour les personnes en situation de handicap, conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance, points écoute familles et jeunes… Retrouvez ici les principaux sujets abordés lors du conseil municipal du 3 février 2022.

 

 

 

BUDGET 2022 : « RESPECTER NOS ENGAGEMENTS »

Esquisse des travaux de restructuration du groupe scolaire Simone-Veil. ©ARCHIDICI

Avant de le voter en mars, les élus rezéens ont débattu des orientations du budget 2022. L’équipe municipale affiche ainsi ses ambitions pour traduire son projet politique en actions.

Budget « ambitieux »

L’an dernier, le contexte sanitaire lié au Covid avait contraint la municipalité à voter un budget de transition. En 2022, place au premier « vrai » budget. Il a été porté au débat lors du conseil municipal, le 3 février. « Ce budget est ambitieux parce qu’il porte en lui les engagements de la majorité municipale pour une ville-nature, pour une ville qui se préoccupe des plus vulnérables et pour une ville qui s’anime et qui croit en la force associative et citoyenne, souligne la majorité municipale. Ambitieux également pour permettre à notre collectivité d’investir pour l’avenir. »

Éducation et petite enfance : plus de moyens

Le budget préparé pour l’année 2022 répond à plusieurs enjeux : « Il doit contribuer au renforcement des services publics au quotidien et au plus près des habitants, plus nombreux chaque année, précise Nathalie Fond, adjointe en charge des finances. Mais aussi redonner des moyens à l’éducation et à la petite enfance. Et enfin garantir la soutenabilité, au-delà de 2022, de notre modèle de ville sur le plan financier, environnemental et social. »

Renfort humain

À noter pour 2022 : la hausse prévue des dépenses de personnel (+883 000€ par rapport à l’an dernier). « Derrière chaque politique publique, il y a des agents du service public qui œuvrent auprès et pour les habitants, rappelle Agnès Bourgeais, première adjointe en charge des ressources humaines. Réinvestir dans l’humain est une nécessité pour permettre aux habitants de disposer d’un service public de qualité. » Douze emplois seront créés en 2022, sans compter les agents stabilisés dans leurs fonctions dans les accueils périscolaires.

Investissements : éducation, agriculture urbaine, accessibilité…

« En 2022, le niveau d’investissement sera soutenu (12,2 millions d’euros) pour respecter nos engagements », poursuit Nathalie Fond. Parmi les principaux investissements prévus :

  • la restructuration du groupe scolaire Simone-Veil (1 152 000€),
  • les travaux de mise en accessibilité des bâtiments communaux pour les personnes en situation de handicap (1 109 000€),
  • le projet d’agriculture urbaine avec la conception d’une ferme municipale bio et l’installation d’un ou plusieurs exploitants agricoles (707 000€),
  • l’extension du restaurant scolaire du Chêne-Creux (687 000€),
  • les travaux de réhabilitation du Château de la Classerie (310 000€),
  • l’aménagement du bois des Naudières (245 000€).

+ 20 euros par an

Pour mener à bien ce projet ambitieux tout en gardant une situation financière saine, la municipalité souhaite augmenter la taxe foncière sur les propriétés bâties de 2,4%. À titre d’exemple, cette hausse représenterait environ 17€ par an pour un appartement de 50m² et 23€ par an pour une maison classique. Selon les projections, sans hausse de la fiscalité, la situation financière de la Ville se dégraderait dès 2023. « La fiscalité est notre seul levier pour dégager des recettes supplémentaires sans dégrader l’état de la dette. Son niveau est aujourd’hui faible. Et notre recours à l’emprunt maîtrisé, explique Nathalie Fond. Cet effort modéré demandé aux Rezéennes et Rezéens va permettre de garantir les équilibres financiers à long terme. »

Réactions

Les élus de Rezé Ville de projets décrivent « un budget avec d’excellentes choses comme l’accès à la culture, au sport, à la nature, aux services, à la santé, à une vision européenne, au dialogue citoyen » et relayent « la demande des habitants d’avoir aussi accès à la tranquillité ».
Les élus de Rezé à gauche toute ! se disent satisfaits « de l’accent porté sur ce mandat au rattrapage des investissements concernant les écoles et les crèches au regard de l’urgence ».
Les élus écologistes rappellent « qu’aucun investissement qui ne soit pas conforme aux engagements de Paris sur le climat ne devrait exister ».
Les élus de Rezé Citoyenne soulignent que « le budget débattu est collectif et assumé. Collectif parce que les choix et priorités sont le fruit d’un travail transversal. Et assumé parce nous avons la responsabilité d’investir pour garantir à chacune et à chacun l’accès à un service public de qualité ».

ÉGALITÉ FEMMES-HOMMES : OÙ EN EST LA VILLE ?

Marche contre les violences faites aux femmes le 27 novembre 2021.

Tous les ans, un rapport sur la situation de Rezé en matière d’égalité femmes-hommes est présenté en conseil municipal. Les actions réalisées tout au long de l’année y sont recensées. Cette présentation est également l’occasion d’annoncer les prochaines étapes.

Situation plus fragile pour les femmes

À Rezé, 83% des familles monoparentales sont constituées d’une femme avec son ou ses enfants. 32% des Rezéennes travaillent à temps partiel. 52,4% des femmes de plus de 75 ans vivent seules. En France, 87% des victimes de violences conjugales enregistrées par les services de police et de gendarmerie sont des femmes. Des chiffres issus de l’Insee et du ministère de l’Intérieur rappelés par Cécilia Burgaud, conseillère municipale en charge de l’égalité femmes-hommes et de la lutte contre les discriminations. « Les femmes sont plus fréquemment en situation de fragilité. Nous devons en tenir compte dans les politiques publiques que nous menons. »

Engagement de la Ville

Depuis plusieurs années, la Ville se mobilise autour de ce sujet. En 2018, elle a adhéré à la Charte européenne pour l’égalité femmes-hommes dans la vie locale. L’année suivante, elle avait mis en place un plan d’actions. « Prévu pour deux ans, il est aujourd’hui arrivé à terme », explique Cécilia Burgaud. Élus et services travaillent à une nouvelle feuille de route. « Nous allons poursuivre l’intégration de la démarche égalité femmes-hommes. Avec des actions phares comme l’aménagement de cours d’école inclusives et égalitaires ou encore une campagne de communication sur le harcèlement de rue en avril prochain » Prochaine action à venir : une table-ronde sur le sexisme dans les médias à l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes.

Logement d’urgence, sensibilisations, ateliers

En 2021, les initiatives se sont succédées comme en témoigne le rapport présenté en conseil municipal.
Parmi elles :

  • la signature d’un protocole de mise à l’abri avec différents partenaires permettant d’accueillir les victimes au sein d’un logement 7 jours sur 7, de 8h30 à minuit,
  • la marche contre les violences faites aux femmes organisée le 27 novembre,
  • des actions de sensibilisation auprès des écoliers et des collégiens. Un travail a été notamment été réalisé avec les élèves de Pauline-Roland sur les stéréotypes autour des métiers.
  • une réflexion avec un groupe d’habitantes du Château pour que les femmes réinvestissent l’espace public et qu’elles s’y sentent mieux. Leurs préconisations sont étudiées dans le cadre du réaménagement du quartier. La démarche va se poursuivre en 2022 avec la mise en œuvre d’actions.

Consulter le rapport égalité femmes-hommes de l’année 2021  

ACCESSIBILITÉ : LE POINT SUR LES ACTIONS ENGAGÉES

Visite et présentation de la Maison des services à la commission accessibilité.

En 2020, les membres de la commission communale pour l’accessibilité des personnes en situation de handicap ont été renouvelés. Leur rapport annuel a été présenté en conseil municipal. Y figurent toutes les actions réalisées en 2020 par la Ville.

Commission renouvelée

Obligatoire pour les communes de plus de 5 000 habitants, la commission communale pour l’accessibilité des personnes en situation de handicap est chargée de dresser un état des lieux de l’accessibilité à Rezé. Dans son viseur : les bâtiments, la voirie, les espaces et transports publics. « La commission peut aussi faire des propositions de toute nature pour améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap », explique Franck Letrouvé, conseiller municipal en charge de l’intégration des personnes handicapées. Ses membres ont été renouvelés en 2020. « La commission est composée d’usagers en situation de handicap, d’associations, d’élus et, c’est nouveau, d’aidants de personnes en situation de handicap. »

Actions 2020 marquantes

Dans son rapport, la commission a souligné plusieurs faits marquants :

  • le report de nombreux travaux de mise en accessibilité des bâtiments communaux en raison du contexte sanitaire,
  • la création d’un emploi de chargé d’inclusion scolaire afin d’appuyer les équipes dans l’accueil des enfants ayant des besoins spécifiques,
  • la création d’un cours handidanse au sein de l’école municipale de musique et de danse,
  • le lancement et la poursuite, malgré le contexte sanitaire, de l’école de sports adapté multisports,
  • les conseils municipaux traduits en langue des signes française depuis septembre 2020 et sous-titrés en direct grâce au système de vélotypie depuis novembre 2020 (conseils municipaux retransmis en direct sur reze.fr et la page Facebook de la Ville depuis juillet 2020).

78 agents en situation de handicap

« La Ville et le centre communal d’action sociale ont une convention avec le Fonds pour l’insertion des personnes en situation de handicap dans la fonction publique (FIPHFP). Son objectif : maintenir des agents en situation de handicap dans leur poste et favoriser le recrutement de travailleurs en situation de handicap », explique l’élu, Franck Letrouvé. En 2020, la Ville employait ainsi 78 agents en situation de handicap. Ils étaient 73 en 2019. Des adaptations ont été financées par le FIPHFP comme l’achat de masques inclusifs pour des agents malentendants, l’achat de prothèses auditives ou encore l’intervention de traducteurs en langue des signes françaises lors de formations.

Réactions

Les élus de Rezé à gauche toute ! saluent « le travail de la commission accessibilité et des services municipaux » et rappellent « qu’un pan reste à couvrir : celui du recensement et de l’analyse des logements accessibles dans la commune ». Martine Métayer, conseillère métropolitaine, confirme que « Nantes Métropole procède actuellement à un recensement et qu’un travail va être engagé car il manque des logements inclusifs ».

Consulter le rapport de la commission communale pour l’accessibilité des personnes en situation de handicap pour l’année 2020

 

SÉCURITÉ : LA VILLE POUR LA CRÉATION D’UN CONSEIL INTERCOMMUNAL

Police métropolitaine des transports.

Les élus rezéens se sont prononcés favorablement à la création d’un conseil intercommunal de sécurité et de prévention de la délinquance à l’échelle métropolitaine.

« Il s’agit d’apporter un plus à l’action des communes, dans un contexte où le sentiment d’insécurité reste important chez de nombreux citoyens et la demande de sécurité ne cesse de croître », explique Jean-Christophe Faës, adjoint en charge de la tranquillité publique et de la prévention de la délinquance.
Que pourrait apporter ce conseil intercommunal ? « Rien n’est encore acté. Mais un observatoire de la délinquance au niveau métropolitain pourrait voir le jour dans ce cadre. Ce nouveau conseil pourrait également permettre une meilleure coordination des outils existants comme la police métropolitaine des transports. Mais aussi nous donner les moyens d’agir collectivement auprès de l’État pour être plus forts et mieux écoutés. » La création de ce conseil est soumise au vote des communes de l’agglomération jusqu’en février. Puis, ce sera au tour de la Métropole de délibérer en mars. L’installation de la nouvelle instance pourrait avoir lieu début juillet. « Les pouvoirs de police du maire ne sont pas remis en question. Ni l’existence du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance, créé en 2019 à Rezé », précise Jean-Christophe Faës.

POINTS ÉCOUTE FAMILLES ET JEUNES : PERMANENCES ÉLARGIES

Point écoute familles.

Mises en place en 2019, les permanences d’écoute ouvertes gratuitement aux jeunes et aux familles vont se poursuivre et s’élargir. Le partenariat avec l’École des parents et des éducateurs de Loire-Atlantique est renouvelé pour deux ans.

Depuis la rentrée 2019, la Ville propose aux jeunes âgés de 11 à 15 ans et aux parents ayant des enfants de 5 à 15 ans un lieu de partage et d’écoute avec un psychologue. Ces consultations organisées en partenariat avec l’École des parents et des éducateurs (EPE) de Loire-Atlantique sont gratuites. « Le dispositif se fait progressivement mieux connaître, indique Carole Daire-Chaboy, adjointe en charge de la vie associative. Il est d’autant plus important que le contexte sanitaire a accru l’isolement de certaines familles et fragilisé certains jeunes. » Arrivée à terme, la convention avec l’EPE est renouvelée jusqu’à fin 2023.
Deux permanences seront désormais proposées aux familles chaque mois au lieu d’une actuellement. Le point d’écoute jeunes sera quant à lui ouvert à une tranche d’âge élargie : 12-25 ans. Une psychologue de l’EPE continuera également d’assurer des permanences au collège Allende. « Toutes ces consultations resteront gratuites pour permettre l’accès à tous », souligne l’élue.

En savoir plus sur les points écoute familles.

En savoir plus sur les points écoute jeunes.

LA VILLE GARDE SES SERVICES D’AIDE ET DE SOINS À DOMICILE

Ateliers gym douce pour les seniors.

 

La Ville ne transfèrera finalement pas ses services d’aide et de soins à domicile au sein du groupement de coopération sociale et médicosociale Copavie.

« Le service d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) et le service de soins infirmiers à domicile (SSIAD) devaient intégrer Copavie (NDLR : un groupement de coopération sociale et médicosociale au sein duquel étaient présentes l’Amis* et l’Adef*), explique Philippe Audubert, adjoint en charge des personnes âgés et de la santé. Cela ne se fera pas. Nous avons décidé de maintenir la gestion de ces deux services au sein de la Ville. Cette décision a été guidée par la restitution d’une étude financière en matière de ressources humaines et en termes de qualité de service rendu à l’usager. » La Ville poursuivra les actions de coopération engagées avec l’Amis et l’Adef. « Notamment le projet autour de dispositifs innovants pour le maintien à domicile », précise l’élu.

* Amis (Association les Mahaudières initiatives solidaires) et Adef (Aide à domicile – emplois familiaux)

CABINET MÉDICAL DU CHÂTEAU : TRAVAUX COMPLÉMENTAIRES

Cabinet médical du Château racheté par la Ville.

La Ville réalisera des travaux complémentaires au sein du cabinet médical du Château. L’objectif : permettre aux trois médecins, la podologue et l’équipe infirmière qui vont s’y installer d’exercer dans de bonnes conditions.

En 2020, la Ville a racheté le cabinet médical du Château suite au départ des médecins. Elle y a réalisé d’importants travaux afin de faciliter l’arrivée de professionnels de santé. Trois jeunes médecins, une podologue et une équipe infirmière investiront le cabinet médical à partir du 14 février (en savoir plus). À leur demande, des travaux complémentaires seront réalisés : remplacement de quatre fenêtres, installation de prises électriques, peinture. La Ville sollicitera des subventions pour financer les travaux s’élevant à 28 777€ HT.

Interrogé sur le nombre de médecins qui vont s’installer au sein du cabinet médical, Philippe Audubert, adjoint en charge des personnes âgées et de la santé, a rappelé que « sur les trois médecins, un est déjà installé à Rezé mais qu’il ne pouvait plus développer sa patientèle. Les deux autres sont collaborateur ou remplaçant. Ces professionnels sont en contact avec d’autres médecins pour étoffer l’équipe. Il y a donc bien un potentiel de développement qui permettra, à terme, de répondre aux besoins des habitants du quartier aujourd’hui sans médecin traitant. »

EN BREF

La Ville fait l’acquisition d’une nouvelle parcelle afin de développer un projet d’agriculture urbaine au sud de Rezé. Ce projet prendra place au sein d’une zone de huit hectares délimités par les rues de la Gabardière, de la Coran, du Mortrait et des Carterons. Une zone comprenant aujourd’hui majoritairement des parcelles en friche.

La Ville renouvelle son partenariat avec Écopole, en place depuis 2013. Véritable réseau d’acteurs agissant pour l’environnement dans l’agglomération, l’association met à disposition des outils de communication, anime des ateliers pédagogiques auprès des écoliers et forme notamment des agents du périscolaire.

Depuis 20 ans, Salah Hamouri, avocat franco-palestinien résident de Jérusalem-Est, subit un harcèlement continu de la part de l’État d’Israël. La Ville soutient son combat pour le respect des droits humains. « Depuis le mois de juin, il vit sous la menace d’une expulsion imminente. Il lui est interdit de se déplacer, il ne peut plus exercer sa profession et il vient de lui être retiré sa couverture santé obligatoire, explique Fabienne Deletang, conseillère municipale en charge de la coopération internationale. Salah Hamouri a besoin de notre soutien. » Une subvention exceptionnelle de 500€ sera versée à l’association France Palestine afin d’abonder un fonds de soutien.

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