Réunis en conseil municipal extraordinaire jeudi 24 février, les élus rezéens ont procédé, comme le veut la loi lorsqu’un maire décède ou démissionne, à l’élection d’un nouveau maire, qui doit avoir lieu dans les quinze jours suivant l’événement. Choisie par ses collègues de la liste Rezé citoyenne, Agnès Bourgeais, première adjointe d’Hervé Neau, a été élue maire de Rezé.
« Je savais à quoi je m’engageais »
Rezéenne depuis 2011, conseillère principale d’éducation au collège Allende depuis 2012, Agnès Bourgeais est née en décembre 1973 en Seine-Saint-Denis, où elle a exercé des mandats syndicaux et associatifs, montrant son intérêt pour l’engagement dans la vie publique.
Sa participation aux ateliers organisés par Rezé Citoyenne lui a donné l’envie de s’impliquer dans « une façon différente de faire de la politique, avec des novices ». Accepter la place de première adjointe a représenté pour elle un engagement moral : « On se pose la question au moment de dire « oui », on sait qu’on pourrait être amené, en cas de difficulté, à assurer l’intérim, voire prendre le relais. Je savais à quoi je m’engageais. »
Relever le défi, porter le flambeau
Après le drame, il a fallu tout de suite poursuivre, assurer l’intérim, préparer la suite : « On peut être très fiers de notre groupe. Malgré le contexte dramatique, nous avons tous été unis et réunis pour suivre le processus démocratique prévu en tel cas. C’est ce que je souhaite retenir de cette douloureuse période. Nous avons su préserver notre principe de libre expression des uns et des autres. C’est important pour la mémoire d’Hervé Neau, qui était notre capitaine. »
Sa candidature à la succession a été mûrement réfléchie, notamment avec ses proches, son mari professeur des écoles et ses trois enfants. En se posant la question du risque généré par la malveillance, pour soi et pour sa famille. L’engagement pris l’a emporté : « Quand on est première adjointe, on est très proche du maire, on a une vision globale. On participe aux instances, on sait ce qui se passe. Il faut une bonne capacité d’adaptation. Je n’ai cependant évidemment jamais envisagé de prendre les commandes dans ces conditions et avec cette temporalité. Mais, pendant dix-huit mois, j’ai eu un bon professeur ! Et je souhaite, comme tous les adjoints, poursuivre l’élan impulsé par Hervé. Cette envie m’a portée dans ma candidature. J’adhère au projet, j’y crois. Il faut relever le défi, porter le flambeau. C’est cette envie et l’importance de l’héritage qui nous donnent la force de continuer. »
« Être attentive aux uns et aux autres »
Agnès Bourgeais entend conduire le mandat jusqu’à son terme : « Je suis volontaire dans l’idée d’emmener tout le monde au bout de notre projet. » Même s’il n’est pas anodin de quitter son métier pour quatre ans : « Pas facile de laisser le collège en cours d’année, alors que va commencer la semaine citoyenne, gros projet qui me tient à cœur. »
D’Hervé Neau, elle retient notamment « le respect qu’il avait pour les gens, sa capacité à s’élever au-dessus du débat. Il savait donner son point de vue, écouter celui des autres et respecter le groupe, sans jugement, ni autoritarisme. Nous avons tous travaillé à ses côtés en confiance et en autonomie. J’espère parvenir à préserver cela. Être, comme lui, attentive aux uns et aux autres. Hervé connaissait quasiment tout le monde ! »
Je souhaite dire aux habitantes et habitants qu’ils nous ont élus sur un projet et des valeurs, que nous sommes là pour poursuivre et que j’accepte de mener le bateau. La crise sanitaire a provoqué des retards mais de nombreux projets sont lancés comme la crèche, la cuisine centrale, le nouveau centre technique municipal… Bientôt, les rencontres de quartiers nous amèneront à échanger avec les habitantes et habitants, et le dialogue citoyen reste essentiel. La collectivité est notre priorité.