Simon Jadeau, 21 ans, est en service civique à l’amicale laïque de l’Ouche-Dinier (Alod) depuis la rentrée. La laïcité, il l’a toujours pratiquée, mais n’en a pris conscience que récemment.
Pourquoi avoir choisi l’Alod pour faire votre service civique ?
D’abord parce que j’y pratique le basket depuis quinze ans, c’était facile pour moi de m’intégrer dans ce club que je connais bien. Après quatre années de fac de maths, et l’envie de changer d’orientation sans trop savoir laquelle choisir, j’ai décidé de faire un break et d’acquérir une expérience professionnelle. Mais, en fait, avec l’interdiction des entraînements depuis le reconfinement, je n’ai travaillé qu’un mois et demi…
Qu’est-ce que la laïcité pour vous ?
En fait, jusqu’à récemment, c’était une notion assez vague. Pour moi, l’Alod était une association comme une autre, je n’avais pas prêté attention au fait qu’elle soit liée à la laïcité ! la laïcité représente à mes yeux la notion d’égalité des religions, dans le sens où on ne leur donne pas d’importance, on ne prend pas en compte les croyances de chacun.
Vos parents font aussi partie de l’amicale ?
Non, mais mon père vient volontiers donner un coup de main quand l’Alod en a besoin. Mes parents sont catholiques et m’ont inscrit à l’école privée. Mais, en fait, en y repensant, la laïcité y était pratiquée aussi puisque plusieurs religions étaient représentées parmi les élèves, qui d’ailleurs n’étaient pas forcément croyants.
Quelle est la place de la laïcité dans une section sportive ?
La pratique sportive est forcément laïque ! Le principe d’égalité est la base. Les enfants sont de toutes origines géographiques ou sociales, mais ils sont tous là pour s’amuser avec un ballon, point. C’est une zone neutre. La laïcité fait partie du jeu sans qu’ils en aient conscience. Ce serait bien d’aborder le sujet avec eux, mais je ne sais pas comment… En tout cas, il est clair sans qu’il soit besoin de leur dire que ce qui n’est pas du basket reste au vestiaire !
Vous considérez-vous comme laïc ?
Oui, je ne tiens pas compte de la religion pour choisir mes fréquentations, je respecte les convictions de tous. Ça devrait être normal pour tout le monde, non ? Dans la vie privée comme dans la vie professionnelle, religion ou non-religion, ce n’est pas un critère d’évaluation des gens.