Avec ce solo transmis au danseur house Michel Onomo, la chorégraphe Bintou Dembélé questionne à nouveau la façon dont le corps est traversé à la fois par l’expérience personnelle et les récits collectifs.
Figure majeure du hip hop, Bintou Dembélé trace depuis trente ans un sillon très singulier dans le paysage chorégraphique européen, où elle a rendu visible les marges contestataires autant que la recherche universitaire sur la pensée marronne. Historiquement, le marronnage, c’est la fuite des esclaves africain·es hors des plantations pour recréer des sociétés nouvelles. Le terme s’est ensuite étendu aux artistes à la conquête d’un espace de liberté, au mépris d’un système contraint. Avec Rite de passage – solo II, la chorégraphe poursuit sa tentative de définition d’une danse marronne, en évoquant ce qui traverse le corps du danseur : des récits, des expériences, une mémoire – personnelle ou collective. Après sa très remarquée version krump des Indes Galantes pour l’Opéra de Paris, Bintou Dembélé recentre son propos sur un corps seul. Au fil de plages musicales minimalistes et répétitives, le danseur house Michel Onomo crée une danse en perpétuelle transformation, entre douceur des ondulations et puissance du krump. Sa présence magnétique happe le regard et fascine.
Dans le cadre du Festival Trajectoires
Localisation
Auditorium, Avenue de Bretagne, 44400 Rezé, France