Les origines de l’école élémentaire publique du bourg remontent à 1881. Chez celles et ceux qui l’ont fréquentée, élèves ou enseignants, les bons souvenirs, même anciens, remontent vite à la surface, ravivés par la cloche qui va bientôt sonner la rentrée…
La décision de créer l’école communale de jeunes filles du bourg, rue Georges-Grillé, est prise en 1881. À son ouverture, l’école compte trois classes. Si elles nous paraissent aujourd’hui immenses et dotées de grandes ouvertures, les conditions pour les élèves et leurs institutrices ne sont pas celles d’aujourd’hui. Ainsi, en avril 1904, le conseiller de préfecture délégué s’inquiète
du retard dans les travaux de construction d’une nouvelle classe avec ces mots : « Les petites filles sont dans une très mauvaise salle, mal aérée, très poussiéreuse. » Et lorsque, en 1937, face à l’augmentation des effectifs, une classe supplémentaire est
programmée, elle est prévue pour 48 élèves !
Le bonheur de sonner la cloche
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’école du bourg subit quelques bombardements en 1943. Faute de matériaux, la réfection du préau prend du temps à la fin du conflit. C’est à cette époque que Ginette Blandin intègre l’école des filles, qu’elle quittera à l’âge de 14 ans, une fois le certificat d’études passé. « On traversait les champs depuis Trentemoult pour aller à l’école, on vivait des années heureuses », raconte-t-elle. La jeunesse est insouciante… Pour tant, les temps ne sont pas à l’abondance en ces lendemains de guerre : « L’école distribuait du lait et des biscuits. L’infirmière de la Ville passait dans les
classes nous mettre de la poudre contre les poux », se rappelle Ginette Blandin. Ses souvenirs nous ramènent à des éléments qui ont résisté au temps, comme la cloche, qui a marqué des générations de petit(e)s Rezéen(ne)s, et qui fait toujours le bonheur des enfants, aujourd’hui encore, lorsque vient leur tour de sonner le début de la récré ! Ou encore ces tilleuls, immuables dans la cour, qui, du temps de Ginette Blandin, étaient l’objet de cueillettes collectives mais servaient aussi de support pour grimper à la corde.
Une école inclusive
Cette période d’après-guerre est celle de l’arrivée dans l’école d’Yvonne Plancher, qui en fut longtemps la directrice, et de son
mari Alexandre, futur maire de Rezé (1959-1978). Ils occupaient le logement de fonction créé en 1905 à l’étage. « Mme Plancher
était une institutrice que l’on ne pouvait oublier, très souple, pas sévère », témoigne Ginette Blandin. Directrice de l’école de 1969 à 1990, Éliane Rivalland n’a également rien oublié de ce long bail : « Les collègues et les enfants étaient très sympas, on
formait une famille avec nos classes ». Durant cette période, l’école s’ouvre aux garçons. En juillet 1969 , puis en octobre, le conseil municipal se prononce pour la « gémination » puis la « coéducation » au sein de l’école de Rezé Centre, autrement dit la mixité.
Autre date majeure pour l’école : 1976. C’est l’année au cours de laquelle est créée l’unité pour enfants déficients sensoriels, principalement des malentendants, une démarche plutôt novatrice pour l’époque. Geneviève Frère, enseignante spécialisée,
a passé une trentaine d’années dans l’école auprès de ces enfants. « L’objectif était d’intégrer au maximum les enfants ayant un handicap au sein des autres classes, dans les activités et les projets. »
Une dimension qui demeure puisque l’école Plancher accueille toujours une unité d’inclusion, pour des enfants connaissant des troubles du langage et de l’apprentissage.
L'école Yvonne-et-Alexandre-Plancher
C’est en 1978, à la suite du décès du maire de Rezé, que le groupe scolaire a pris la dénomination d’Yvonne-et -Alexandre-Plancher.
À travers les générations, l’école de quartier a conservé aux yeux de ses acteurs bien des atouts. « On pouvait jardiner dans un
coin du jardin du presbytère. Ce n’était pas une grande école, ce qui permettait de créer des liens. Les enfants s’y sentaient bien », relève Geneviève Frère, ancienne élève.
« Avec son jardin et ses vieux bâtiments, c’est un lieu de vie toujours aussi plaisant », lui répond en écho Cécile Grouhel, l’actuelle directrice de l’école qui accueillera ces jours prochains les 202 enfants sous les tilleuls immuables…