Généalogie : nous sommes tous cousins !
(novembre 2016)

On fait de la généalogie pour retrouver la trace de ses ancêtres ou pour comprendre l’Histoire. Sa pratique est aujourd’hui facilitée par le numérique. Pour les débutants, des ateliers existent à Rezé et en Loire-Atlantique. Une chose est sûre : la réalité généalogique nous rappelle que nous sommes tous cousins.

« Quand on fait de la généalogie, on sait qu’on est tous cousins ! J’ai moi-même 30 ou 40 ancêtres à Rezé », s’amuse Anne Grandjouan, fondatrice et présidente honoraire du Centre généalogique de Loire-Atlantique. Au-delà de la boutade, elle nous conseille surtout de ne pas travailler seul quand on se lance dans des recherches. D’autant plus avec l’évolution des outils en matière de généalogie. Finie, ou presque, l’époque des courriers aux mairies et des lointains, parfois hasardeux, déplacements sur les terres de présumés ancêtres. Le numérique a profondément modifié la pratique. Les données sont à portée de clic. Si les principaux sites web sont faciles d’utilisation, un coup de main pour se les approprier n’est pas de trop.

« Laisser une histoire familiale »

C’est justement l’objet de l’atelier mis en route, début 2016, par Rezé Seniors. Il est animé par Bernard Guichet, qui s’est pris de passion pour la généalogie, il y a une trentaine d’années, et a écrit des livres sur sa famille. « J’ai cherché dans les registres d’état-civil, les registres paroissiaux, les recensements, les registres militaires, les registres de succession, le cadastre parfois », énumère-t-il. L’atelier présente, de façon détaillée, ces sources, sur quels sites aller chercher les informations et comment procéder. Il aide aussi, concrètement, les débutants à démarrer.

Bernard Guichet partage sa passion pour la généalogie, lors des ateliers proposés
par Rezé Seniors depuis le début de l’année.

Venue pour la première fois à l’atelier en septembre, Lucette Coudriau n’a jamais connu ses grands-parents. Dès la première séance, elle a avec émotion, retrouvé leur trace. Avec l’aide de Joëlle Ligier, qui s’est plongée dans ses recherches, il y a dix ans. « On veut savoir d’où l’on vient, remonter le plus loin possible, découvrir les lieux d’habitation, pour laisser à nos enfants une histoire familiale », raconte cette dernière. Prenante, l’activité est très ludique, s’apparentant à « une enquête policière », selon Bernard Guichet. Elle permet de découvrir la façon dont nos aînés vivaient, des métiers parfois disparus. « Les inventaires après décès peuvent donner des informations sur les modes de vie. Même sur des paysans du 17e siècle, on peut trouver des documents aux archives », remarque Anne Grandjouan.

Héros ordinaires

Depuis 2013, un groupe de travail des Amis de Rezé, composé de Jacques Daniel, Isidore Impinna, René Masson et Philippe Michel, mène un travail de titan pour faire revivre la mémoire de héros ordinaires : les soldats morts lors de la première guerre mondiale. Ils ont épluché et recoupé les listes mémorielles et l’ensemble des sources généalogiques pour aboutir à une liste de 300 soldats victimes du conflit, habitant Rezé au moment de la mobilisation. Si la numérisation des actes a facilité leurs recherches, « la difficulté réside dans le déchiffrage de l’écriture manuscrite et l’orthographe des noms », observe Philippe Michel.

Les archives municipales, source d’information

Les informations sont aujourd’hui plus faciles à trouver grâce à la numérisation des archives départementales. La Ville reste néanmoins une source d’information. Les archives municipales sont encore contactées par les généalogistes. « Souvent pour des vérifications : les mentions marginales qui figurent sur l’état civil papier peuvent être utiles », indique Ronan Viaud, responsable du service patrimoine et mémoire à la Ville. Les archives municipales sont surtout sollicitées lorsqu’une maison change de main, par le nouveau propriétaire qui veut en savoir plus sur l’identité des anciens occupants, l’histoire du bien… Pour satisfaire cette curiosité, elles disposent, pour satisfaire cette curiosité, permis de construire, déclarations de travaux, plans d’origine, qui sont mis à la disposition des habitants.

Un nouvel éclairage sur 1914-1918

Le soldat Émile Busson (au second rang, en blanc) fut incorporé avant le conflit au 106e régiment d’infanterie, puis au 2e zouaves stationné en Algérie, mais son bataillon était au Maroc. Il sera tué le 9 septembre 1914 à Talus-Saint-Prix dans la Marne, pendant la bataille de la Marne, près des marais de Saint-Gond.

Le minutieux travail généalogique et historique conduit par les Amis de Rezé sur les morts de la Grande Guerre a permis d’aller à l’encontre de quelques idées reçues. Ainsi, sur les 301 soldats victimes du conflit résidant à Rezé, seuls 125 étaient nés dans la commune. L’étude montre aussi que les premiers mois de la guerre ont été les plus meurtriers.

Le Centre généalogique de Loire-Atlantique, lieu ressources

Créé en 1969, le Centre Généalogique de Loire-Atlantique, ouvre son local nantais du 1, rue Jean-Baptiste-Darbefeuille les jeudis et samedis après-midi. L’association met à disposition les 2,2 millions de relevés d’actes recensés sur sa base et une bibliothèque riche de 4 500 documents. Elle propose aussi des stages d’initiation.

Renseignements au 02 40 20 32 93

Contacts

Rezé Seniors : 02 51 72 71 27
Amis de Rezé : 02 40 75 47 60 ou chatrou51@gmail.com
Archives municipales : hôtel Grignon-Dumoulin, place Jean-Baptiste-Daviais
Tél. 02 40 84 42 56. Ouverture au public du lundi au vendredi de 13h30 à 17h30