50 printemps…
(mai 2009)

À la fin des années 50, Rezé comptait 0,7 hectare d’espaces verts. Aujourd’hui, ses jardiniers veillent sur 180 hectares. Retour sur un demi-siècle de jardinage à la mode rezéenne.

Les premiers jardiniers municipaux sont arrivés à Rezé à la fin des années 50 avant même la constitution du service des Plantations, l’ancien nom des Espaces Verts. Dans les années 60, le service fonctionnait avec deux serres pour le fleurissement et les boutures rue Fontaine-Launay et quatre pépinières pour les arbres à la Robinière, à la Malnoue, à Saint-Paul, rue Victor-Fortun. De 1959 à 1965 : la période fut particulièrement féconde. Les réalisations ont porté les espaces verts de 7 000 m² à 60 000 m². Il y eut l’aménagement des espaces verts du nouveau quartier du Château qui mobilisa le service durant quatre bonnes années, la création des parcs de la Houssais, Paul-Allain, de squares… et les terrains sportifs de la Trocardière.

Le site de la Classerie dans les années 1970.

1967 marque un tournant dans l’histoire du service dirigé par Émile Kerveillant : c’est l’arrivée à la Classerie, rue de la Guilloterie, avec son terrain de 2,5 hectares. À cette époque, les serres sont en bois, conçues par l’atelier municipal, et chauffées au charbon. Aujourd’hui, on trouve cinq serres sur le site, une grande serre à SIFU (système qui se compose d’une ou plusieurs vasques avec réservoirs d’eau) et un tunnel en plastique. Les fleurs, plantes et arbustes qui y sont cultivés agrémenteront ensuite les espaces verts de la commune. Pas moins de 37 squares et sept parcs parmi lesquels celui de la Morinière, créé en 1978. « C’est ma plus grande fierté, il a été créé de toutes pièces par le service », se souvient avec émotion Germain Ricordeau, responsable des Espaces verts. Le dernier parc aménagé est celui de Praud, inauguré en avril.

Germain Ricordeau : « Le parc de la Morinière : ma plus grande fierté ».

La révolution écologique

Les années 2000 sonnent le glas du « tout chimique ». Pour les agents, c’est une véritable révolution de leurs pratiques. Le responsable actuel des serres municipales, Jacques Bougras, recruté en 1977, se souvient d’une époque où « l’on augmentait les quantités de produits phytosanitaires. Aujourd’hui, nous sommes à -90 % par rapport à 2003 ». Un virage radical auquel il a fallu s’adapter. « C’était très dur au début, nous avons dû changer notre organisation et notre regard sur les « mauvaises » herbes », souligne Jean-Luc Perochet, au service depuis 1974 et responsable du secteur Jaguère. Là où une pulvérisation d’herbicide suffisait autrefois, maintenant les agents doivent s’accroupir, arracher brin d’herbe par brin d’herbe ou avoir recours au désherbage thermique, au paillage, binage… Certes, c’est plus long. Mais ces efforts sont payants tant pour la santé des agents que pour celle de l’environnement, et notamment des vingt kilomètres de cours d’eau qui encerclent la commune. Les habitants apprennent également à composer avec le retour de l’herbe en ville.

Jacques Bougras : « La grande révolution : passer du chimique aux méthodes alternatives ».

Consommation d'eau divisée par deux

Autre fait marquant : les économies d’eau. Depuis 1997, le service des espaces verts, sous la houlette de Michel Ollivier, doit continuer à avoir la main verte, mais en consommant moins d’eau. Une gageure ! Là encore, il leur a fallu revoir leurs pratiques : choix de plantes moins gourmandes pour les massifs, goutte-à-goutte, paillage avec des broyats de branchages taillés… De 1999 à 2008, la consommation d’eau a été divisée par deux. Depuis novembre 2008, le compteur d’eau des serres affiche zéro : une cuve de 100 000 litres a été installée à la Classerie pour récupérer les eaux de pluie.

Si les techniques et les préoccupations ont évolué, la filiation est bien là. Les 56 agents du service entretiennent 180 hectares d’espaces verts créés et aménagés par tous ceux qui les ont devancés.

Jean-Luc Perochet : « Changer notre regard sur les mauvaises herbes ».