« Du fait de son dynamisme économique, la Loire-Atlantique, et particulièrement l’agglomération nantaise, attire de nouveaux arrivants. Avec pour conséquence une pression forte sur le logement qui nous pousse à chercher des solutions alternatives pour bien accueillir tous les publics, notamment les migrants », rappelle Olivier Laigneau, sous-préfet de Loire-Atlantique, en ouverture de la réunion publique organisée le 13 octobre pour présenter le projet de résidence sociale qui ouvrira à l’été 2025 près de la gare de Pont-Rousseau.
40 logements
L’emplacement retenu : un terrain de 1 890 m² appartenant à la SNCF, situé derrière le parking de la gare (entre la voie ferrée et la rue de la Gare). Une quarantaine de logements de type modulaire (du T1 bis au T3) y seront installés pour accueillir familles avec enfants et personnes seules bénéficiant d’une protection internationale et éligibles au logement social. « Au départ imaginée uniquement pour des migrants, la résidence accueillera aussi, à notre demande, des travailleurs précaires rezéens, souligne Agnès Bourgeais, maire de Rezé. Nous avons également souhaité limiter le nombre de logements à 40, ainsi que les hauteurs des modulaires à deux étages. De même, sera créée une salle partagée ouverte sur le quartier. »
Accompagnement social
Les résidents bénéficieront d’un accompagnement social assuré par une équipe de professionnels présente sur le site cinq jours par semaine. « Nous les aiderons notamment dans la scolarisation des enfants, l’accès aux droits, le parcours de santé, explique Yannick Demeautis, directeur territorial d’Adoma, bailleur social en charge de la résidence. Il s’agit pour les occupants d’une solution transitoire : dans les résidences sociales que nous gérons déjà les personnes restent en moyenne 18 à 24 mois. » Particularité du site de Rezé : la salle partagée de 50m² « autour de laquelle nous allons élaborer une programmation pour rassembler résidents et habitants du quartier. »
Constructions plus écologiques
Pourquoi construire des bâtiments modulaires ? « De qualité identique à un logement classique, l’habitat modulaire est rapide à installer et présente un meilleur bilan carbone comparé à une construction en béton, explique Christophe Ains, CDC Habitat, maître d’ouvrage. Son installation génèrera ainsi moins de nuisances pour les riverains. » Autre intérêt : les modulaires pourront facilement être déplacés dans sept ans, moment où le foncier appartenant à la SNCF devra être libéré pour un projet urbain dans le quartier Pont-Rousseau. « Nous souhaitons que l’existence d’une résidence sociale soit pérennisée dans la commune, si nécessaire en la déplaçant ou en la remplaçant par une structure en dur », affirme la maire.
Projet partenarial
La création d’une résidence sociale à Rezé est le fruit d’un partenariat entre l’État, Nantes Métropole et la Ville de Rezé. « Ce projet vise avant tout à sortir les publics précaires d’une situation d’instabilité, souligne le sous-préfet de Loire-Atlantique. Il s’inscrit dans notre programme d’accompagnement global et individualisé des réfugiés (Agir). Avec un enjeu important : rapprocher bassin de vie et bassin d’emploi. » Prochaines étapes : le lancement des études jusqu’à l’été 2024 et l’ouverture d’une concertation sur la salle partagée. « Nous reviendrons vers vous en début d’année prochaine, à mesure que le projet s’affinera, pour notamment construire avec vous ce lieu commun, et vous faire part des avancées du projet, en écho à vos interrogations légitimes », conclut la maire.
Nous avons fait de la solidarité un axe fort de notre programme municipal. La question du logement y occupe une place importante. Car l’accès à un logement digne, autonome et durable constitue un droit fondamental. C’est pourquoi nous avons répondu favorablement à la proposition de l’État d’installer une résidence sociale à Rezé, au regard des besoins que nous rencontrons sur notre territoire. Nous avons demandé à élargir le profil des personnes susceptibles d’y être accueillies, afin que les travailleuses et travailleurs pauvres rezéens puissent en bénéficier. Cette résidence sociale représente une brique de plus dans notre politique sociale à l’échelle de la commune.
Questions des habitants/réponses :
Plusieurs habitants présents à la réunion publique ont posé des questions sur le projet de résidence sociale :
« Y a-t-il d’autres projets de résidences sociales dans la métropole ? »
Réponse d’Olivier Laigneau, sous-préfet de Loire-Atlantique : « Oui, d’autres projets existent. À Nantes par exemple, une résidence sociale de 80 places a été annoncée à Pirmil à l’horizon 2025. Une autre, dans le quartier Petit-Port (Nantes), devrait ouvrir à l’été 2024. Nous veillons à avoir une répartition équilibrée. C’est pourquoi nous invitons également d’autres collectivités, notamment en dehors de la métropole, à s’engager comme l’a fait la Ville de Rezé. »
« Le projet de résidence sociale à Rezé est-il identique à celui de Pirmil ? »
Réponse d’Olivier Laigneau, sous-préfet de Loire-Atlantique : « Le gestionnaire social, Adoma, sera le même sur les deux sites. Ce qui permettra d’établir des liens et d’avoir une meilleure gestion de l’accompagnement social. »
Réponse de Yannick Demeautis, directeur territorial d’Adoma : « Il s’agit d’un même projet de résidence sociale mais avec une identité propre à chaque site. À Rezé, la résidence sociale accueillera notamment des familles monoparentales alors qu’à Nantes, elle hébergera des personnes seules. »
« Des places de stationnement seront-elles créées autour des logements ? »
Réponse de Yannick Demeautis, directeur territorial d’Adoma : « Il s’agit de logements sociaux qui répondront aux mêmes règles d’urbanisme. L’accès au transport express régional (TER), au tram et au bus étant situé à proximité, 5 à 6 places de stationnement seront prévus sur le site. »
« L’environnement, avec les voies de chemin de fer à côté, est-il propice à l’installation d’une résidence sociale ? »
Réponse de Christophe Ains, CDC Habitat, maître d’ouvrage : « Les exigences en termes d’isolation thermique et phonique, de sécurité, etc., sont les mêmes que pour un logement classique. »
Réponse d’Agnès Bourgeais, maire de Rezé : « Nous apporterons également de la végétalisation pour que le projet soit qualitatif. »