Crayon en main, Samuel, Samaria, Samson et Andréa sont concentrés sur leur dessin. Ce mercredi, ils préparent les pochoirs qui leur permettront, la semaine prochaine, de décorer une des palissades des bureaux de Transfert. Céline, bénévole du Comige (Collectif pour les migrants européens), Alexandre, chargé des relations publiques pour Pick up production, et Paul, stagiaire, sont à leurs côtés pour les aider, avec le renfort exceptionnel de Pierre, graffeur, et Matilda, illustratrice. On tire la langue pour mieux s’appliquer, on rit, on s’échange les modèles : oiseaux, fleurs et feuilles commencent à prendre forme.
Retrouver un rythme
« Le confinement a été une période de rupture pour tout le monde, mais plus encore pour nos petits voisins Roms. Nous avons eu l’idée de leur proposer des rendez-vous hebdomadaires pour les distraire mais aussi pour les aider à retrouver un rythme, pratiquer le français…, explique Alexandre. Le but est de leur proposer des activités artistiques, de s’appuyer sur le site de Transfert et sa dimension culturelle pour leur faire découvrir des domaines qu’ils et elles connaissaient peu jusqu’alors. »
Chaque mercredi pour les 6-8 ans, chaque vendredi pour les 8-12 ans, la journée commence à 9h30, avec un petit déjeuner pour discuter, puis place à des activités à l’extérieur ou dans le ventre du Remorqueur, par exemple : « Les deux groupes comptent chacun cinq à six participants fidèles, un petit effectif qui permet d’accorder plus d’attention à tous et chacun. Le programme est différent à chaque fois. Nous leur avons proposé une initiation à la danse hip-hop avec Louise, qui intervient au centre socioculturel Château, et des enfants en sortie avec l’Arpej se sont joints à nous. Les enfants ont également suivi le jeu de piste de Transfert, qu’ils connaissaient en spectateurs. Nous faisons aussi des jeux… Tout ce qui favorise l’expression, l’écoute, la décision en collectif. »
La Ville et les acteurs du territoire mobilisés
Les ateliers bénéficient du soutien des services de la Ville qui ont facilité la réalisation du projet, notamment en obtenant un financement dans le cadre de la stratégie pauvreté, et en sollicitant l’association Saint-Benoît-Labre (ASBL), prestataire de la Ville pour l’accompagnement social des ménages en terrain d’insertion temporaire, pour faire le lien avec les familles. Un don effectué par une généreuse rezéenne a permis à l’association Comige, également soutenue par la Ville, de financer l’achat du matériel pédagogique, tandis que le supermarché coopératif voisin Scopéli et les brioches Bonnin fournissent le petit déjeuner.