« Trop vieux, trop jeune, trop bronzé, trop… femme ou homme ! » Les freins à l’emploi n’ont parfois rien à voir avec les compétences et la valeur des individus. Même inconsciemment, les recruteurs, prisonniers de stéréotypes et autres idées reçues, se privent de talents et privent quelqu’un d’un poste pour lequel il ou elle aurait fait parfaitement l’affaire.
L’atelier organisé par l’équipe projet « Territoire zéro chômeur de longue durée » (TZCLD)*, visait à informer les entreprises pour les aider à recruter mieux. Il a réuni mercredi 29 mai, au marché d’intérêt national (MIN) une douzaine de représentants d’entreprises rezéennes intéressées par la démarche.
* Depuis fin 2021, soutenue par la Ville, Nantes Métropole et le Département, l’association Oser forêt vivante coordonne une expérimentation qui réunit institutions, structures publiques, associations, citoyens et entreprises, pour adapter l’emploi aux personnes volontaires qui en sont privées durablement, tout en répondant à des besoins du territoire actuellement non couverts. Sans attendre l’habilitation « Territoire zéro chômeur de longue durée », demandée officiellement le 31 janvier 2024 (la réponse sera connue en juillet), la Ville de Rezé a constitué une équipe projet, le Comité local pour l’emploi, qui coordonne les besoins et informe les demandeurs d’emploi et les potentiels employeurs.
Non-inclusion : des chiffres éloquents
Michel Virassamy, délégué régional de la fondation Mozaïk, constate que « la discrimination est insidieuse mais les statistiques parlent : à niveau égal, un candidat habitant un quartier prioritaire doit envoyer quatre fois plus de CV pour obtenir un entretien. On assiste ainsi à un malheureux processus de déqualification, lorsqu’un jeune finit par accepter un emploi alimentaire et perd sa qualification au fil du temps ».
Des pistes pour embaucher plus et mieux
Alors, comment embaucher plus et mieux, en donnant leur chance à toutes et tous ?
Des pistes : éviter les critères discriminants ou non inclusifs dans la rédaction de la fiche de poste et constituer une grille de définition des besoins axée sur les compétences et qualités requises ; diffuser l’annonce largement pour toucher tous les candidats potentiels ; ne pas poser de questions discriminantes lors de l’entretien (pas de questions relatives à la vie privée, notamment), puis donner au manager un compte rendu neutre et objectif. « L’intuition, c’est utile, mais elle doit être objectivée. »
Politique d’embauche inclusive : un plus pour l’entreprise
« Employer des profils diversifiés, c’est fidéliser des salariés qui sont bien à leur place dans le poste qu’ils occupent. Globalement, lorsqu’on a fait abstraction de ses propres préjugés et stéréotypes, on augmente l’ouverture d’esprit dans l’entreprise, on rend la structure plus créative, innovante et performante que lorsqu’on emploie des personnes plus ou moins formatées de la même manière », souligne Michel Virassamy.
Un quatrième atelier cet automne
En 2023, deux ateliers ont déjà été menés avec plus de 30 entreprises sur le recrutement inclusif, le partage de compétences et les besoins en sous-traitance des entreprises.
Deux ateliers précédents portaient sur les modes de recrutement alternatifs, ainsi que sur les associations intermédiaires et groupements d’employeurs.
L’objectif du prochain atelier, à l’automne, est d’aborder la transition écologique, pour préparer les entreprises à la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec).
Quelques chiffres clés
Contact
Ludovic Ducuing, coordinateur de projet « Territoire zéro chômeur de longue durée »
07 56 24 93 08
coordo-tzcld@oser-foret-vivante.com
Hélène Marsot, chargée de projet « Territoire zéro chômeur de longue durée »
07 56 24 32 23
projet-tzcld@oser-foret-vivante.com