Plus de végétarien dans les assiettes des écoliers

Quatre écoles élémentaires expérimentent le choix quotidien entre un plat classique et un plat végétarien. Une initiative qui sera généralisée à la rentrée si elle rencontre l’adhésion des enfants.

Expérimentation dans quatre écoles

Rezé accélère sur l’offre végétarienne proposée aux enfants dans ses cantines scolaires. Conformément à la loi dite « EGalim » (loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et une alimentation saine et durable), la Ville propose depuis l’automne 2019 un menu végétarien par semaine, sur un jour tournant afin de toucher un maximum d’enfants. « On a plus d’élèves ce jour là, c’est un vrai succès, dont l’ampleur a surpris », confie Laurent Frémont, le directeur de la restauration.

Aujourd’hui la Ville va plus loin sous la forme d’une expérimentation qui concerne quatre écoles élémentaires : Simone Veil, Pauline Roland, Alexandre Plancher et Jean Jaurès. Durant trois semaines, du 7 au 25 juin, les enfants s’y voient proposer un second plat principal sans viande ni poisson, avec les mêmes apports nutritionnels que le plat traditionnel. Le menu végétarien hebdomadaire reste en place.

Plus de fait maison

Cuisine centrale – préparation du hachis végétarien

Cette évolution en test a nécessité un gros travail d’adaptation de la part de l’équipe de la cuisine centrale. Car pour Laurent Frémont il n’est pas question de « tomber dans la facilité d’aller chercher des plats industriels », dont l’offre s’est démultipliée depuis la loi EGalim. Le développement du végétarien est au contraire l’occasion pour la cuisine centrale de démontrer sa créativité et d’accroître la part du fait maison. À côté de quelques produits rigoureusement sélectionnés, les cuisiniers ont commencé à développer leur propre bibliothèque de plats végétariens maison : dahl de lentilles, parmentier végétarien, chili végétarien, gratin de chou-fleur pommes de terre sarrasin reblochon…

Cuisson basse température

Par chance, Gilbert Gaspari, le chef de production, avait suivi les formations en cuisine végétarienne du chef Gilles Daveau, spécialiste renommé en la matière. L’équipe découvre dans son sillage de nouvelles façons de travailler et un nouveau matériel, avec deux sauteuses acquises pour la cuisson basse température des plats végétariens. « Il y a encore des ajustements à faire. Les légumineuses sont fragiles à la cuisson, nous faisons beaucoup de tests sur le dosage des bouquets aromatiques et des épices, qui ramènent du goût », précise Laurent Frémont.

Qualité renforcée

L’augmentation de la part du végétarien et du fait maison permet au directeur de la restauration de faire évoluer sa politique d’approvisionnement vers plus de bio, de qualité et de local. Et de faire également des économies.

« Il est moins cher pour nous de faire nous-mêmes nos plats végétariens. Cela permet de retrouver un équilibre et par exemple de basculer demain notre volaille en Label Rouge », explique-t-il.

« Dans notre rôle d’apprentissage du goût »

Jacques Pineau, conseiller municipal délégué à la restauration, explique pourquoi la Ville souhaite aller plus loin que ses obligations légales sur le végétarien.

Quelles réflexions ont précédé cette expérimentation sur le plat végétarien quotidien ?

Nous respections la loi EGalim sur le menu végétarien hebdomadaire. Mais, les autres jours, les enfants qui ne mangent pas de viande, et cela peut concerner 12 à 15 % d’entre eux selon les écoles, ne bénéficient pas d’un vrai plat équilibré en protéines. Les habitudes alimentaires évoluent, la Ville doit s’adapter et aussi accompagner ces évolutions. Nous avons donc lancé une étude pour proposer quotidiennement un second plat équilibré, respectant le plan alimentaire et qui soit une vraie alternative pour les enfants. Notre volonté n’est en aucun cas d’imposer mais de laisser à tous la liberté de choix.

Pourquoi proposer aux petits Rezéens de manger moins de viande ?

Cette action s’inscrit pleinement dans notre politique de développement durable. La production d’éléments carnés génère plus d’impact carbone que le végétal. Nous sommes aussi dans notre rôle d’apprentissage du goût. Amener un plat végétarien chaque jour peut permettre aux enfants de découvrir d’autres saveurs, d’autres manières de consommer. Nous souhaitons enfin augmenter la part de produits qualitatifs, bio et labellisés, et de fait maison. Proposer un second plat végétarien permet de le faire tout en maîtrisant les coûts.

Qu’allez vous mesurer durant l’expérimentation ?

Nous allons regarder le taux de prise des plats végétariens. Nous allons aussi mesurer les déchets et le degré de satisfaction des enfants. Enfin, nous recueillerons l’avis des parents et des enfants sur cette nouvelle proposition. Si le test est probant, nous démarrerons sur toutes les maternelles et les élémentaires en septembre.

PAROLES D’ENFANTS

Le lundi 14 juin à l’école Simone Veil

Plat végétarien : hachis parmentier maison

J’ai essayé les plats végétariens, ça change, c’est spécial. En ce moment, ça me dégoûte un peu de manger des animaux.

Alicia

Pour moi quand c’est sans viande ce n’est pas vraiment un plat. On mange quand même de la viande depuis la Préhistoire ! Mais on peut faire attention à en manger moins.

Clément

Le végétarien c’est bien une fois par semaine.

Mila

Le parmentier végétarien ça change un petit peu du hachis parmentier normal, mais on retrouve un goût de viande trempée dans de la tomate.

Celian

Le végétarien ça change de la viande, et c’est bien quand il fait chaud.

Selma

J’aime bien le végétarien, mais ça dépend quoi, j’aime surtout la semoule.

Zoé

EXEMPLE D’UN MENU VÉGÉTARIEN

Pastèque
Chili végétarien
Riz

Fromage des Pyrénées

Eclair au chocolat