Depuis le 1er avril, le collectif La Commune a investi le 17, rue de la Commune-de-1871, un bâtiment acquis par la Ville par préemption, dans le cadre d’une stratégie de maîtrise foncière pour le bon aménagement de l’îlot Lamour-les-Forges, soumis depuis plusieurs années à un projet de transformation urbaine.
Il s’agit tout à la fois de créer un « poumon vert » en cœur d’îlot, mais aussi de permettre l’accueil d’associations porteuses de sens pour la ville, et la constitution d’espaces vecteurs de lien social.
Des promesses tenues, mais un conventionnement refusé
Depuis le début de mandat, la Ville a tenu ses promesses de campagne, en prenant des décisions fortes concernant le développement maîtrisé de l’îlot :
- refus du permis de construire de la 2e tranche des travaux de Bâti-Nantes – pourtant règlementaire – pour diminuer le nombre de logements prévus initialement ;
- discussions avec un autre promoteur en vue de la révision de son projet ;
- modifications de l’Orientation d’aménagement et de programmation (OAP) dans le cadre de la première modification du Plan local d’urbanisme métropolitain (Plum), intégrant notamment la protection de nombreux éléments patrimoniaux (murs en pierre) et paysagers.
La Ville a également cherché à soutenir la dynamique habitante. En effet, après un dialogue infructueux avec l’ancienne municipalité et après l’occupation illégale d’un premier lieu (jusque fin 2020), la municipalité avait proposé le conventionnement d’un terrain, la « Butte aux orties », appartenant à la Ville, sous condition de montage associatif, afin de soutenir les dynamiques habitantes qui s’étaient développées. Cependant, le conventionnement a été refusé par le collectif La Commune, qui, tout en réclamant le dialogue, a aussitôt occupé illégalement les terrains municipaux de la rue Jean-Jaurès, destinés à un projet d’habitat participatif (qui a, de ce fait, connu plusieurs mois de retard).
Une concertation en cours pour l’attribution des locaux
Concernant le 17, rue de la Commune-de-1871, les services et les élus municipaux travaillent depuis de nombreux mois sur différentes propositions d’occupation de ce lieu. Toutes émanent d’habitants, d’acteurs de l’économie sociale et solidaire et d’instances sociales, et ont été faites dans le respect des circuits municipaux adéquats. Ce respect du processus démocratique garantit l’équité nécessaire dans ce genre de situation : vision globale des propositions, débat pour prioriser les projets dans les différentes instances internes, définition des besoins et manques en fonction des quartiers, partage équitable des ressources financières dont la Ville dispose, ancienneté des demandes, etc.
Le collectif La Commune et différentes associations installées dans le quartier ont été conviés à deux réunions (16 novembre 2021 et 1er mars 2022) pour :
- informer les habitants sur les projets en cours, les contraintes (liées à l’habitat, l’écologie, la préservation du patrimoine, les enjeux de centralité, les besoins des Rezéens) et les actions entreprises par la collectivité pour répondre au mieux à leurs attentes en adéquation avec le projet de mandat.
- reposer les bases d’un dialogue constructif ;
- définir les différents niveaux de concertation possibles ;
Un comité de pilotage a été constitué, réunissant les élus et services du dialogue citoyen, de l’urbanisme, de la transition écologique, des espaces verts, pour accompagner au mieux l’évolution du quartier et les échanges avec les habitants. La dernière réunion en date avec ces derniers (1er mars 2022) avait pour objet de proposer des thèmes de concertation, certains amenés par les différents collectifs, d’autres par la municipalité. Le collectif La Commune n’a pas pris part à cette réunion, préférant prendre seul possession des lieux, un mois plus tard.
Notre mission d’élus nous oblige, sans concession, à n’avoir qu’un seul mot d’ordre : l’équité. Aucun traitement de faveur ne sera accordé en raison d’un « rapport de force » initié par le collectif. Nous n’avons aucune raison de céder au chantage, ne serait-ce qu’au regard de toutes les initiatives citoyennes du territoire rezéen en attente de foncier disponible, pour lesquelles nous cherchons des solutions au quotidien. Malgré toutes nos démarches pour « aller vers », nous ne pouvons que constater que le collectif La Commune n’est pas en mesure de « coconstruire », car il n’accepte pas la participation de la collectivité. Sa démarche s’assimile davantage à une initiative de privatisation de l’espace public, ce qui est paradoxal pour des membres qui ont des velléités d’autogestion totale. Cette forme d’appropriation n’est en tout cas pas recevable. Nous ne pouvons que déplorer cette méthode qui consiste, en nous mettant devant le fait accompli, à tenter de nous contraindre à un dialogue auquel nous étions de toute façon ouverts… mais pas avec un seul interlocuteur. D’autres structures sont intéressées par ce lieu dans lequel beaucoup de choses peuvent être faites. Aucune demande ne pourra être satisfaite à 100%, il faut forcément trouver des compromis, sans crispation inutile.
Une réflexion collective est encore possible
La Ville de Rezé réitère sa proposition au collectif La Commune : quitter les lieux et participer à la réflexion collective sur le devenir du bâtiment au regard des activités que le collectif propose pour l’animation du quartier, à égalité avec les autres structures en recherche de locaux, et s’engager à accepter la décision qui sera prise au terme d’un processus de concertation réunissant toutes les parties concernées.