Mobilisée – Pascale, aide à domicile

Pascale Moreau est aide à domicile au Service d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) de Rezé depuis 2006. Son activité est actuellement réduite et modifiée, mais elle continue d’assurer auprès de personnes âgées ou handicapées une présence et des services indispensables.

Qu’est-ce qui a changé dans votre travail ?

Depuis mi-mars, nous travaillons par roulement, une semaine sur deux. Suivant les directives départementales, le service d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad) a supprimé dans un premier temps certaines prestations pour ne conserver que celles qui sont prioritaires : l’aide à la toilette, aux repas, au lever et au coucher. Dès la première semaine, l’aide aux courses est venue s’ajouter pour quelques usagers. Depuis peu, nous avons aussi repris l’aide à l’entretien du logement, seulement pour les cas où une dégradation des lieux était à craindre. Certains ont décidé de se débrouiller avec leur famille pour ne plus faire appel à nous, par peur du Covid. D’autres passent le confinement dans leur famille. Nous continuons de nous rendre chez une quarantaine de personnes, mais les 130 usagers habituels du service d’aide à domicile sont contactés chaque semaine pour faire un point sur leurs besoins et ajuster nos interventions.

Comment êtes-vous équipée ?

Je porte une blouse que je change entre chaque intervention, toutes sont lavées ensuite. Et un masque que je change toutes les quatre heures, et des gants jetables. Le masque tient chaud et fait de la buée sur les lunettes…

Qu’est-ce qui a changé dans vos relations avec les usagers ?

Le port du masque génère chez certains un mouvement de recul. Ils ne sortent pas, ne sont pas habitués, ça leur fait peur. Certains restent à plusieurs mètres de distance. Je m’efforce de les rassurer, de leur expliquer que je prends toutes les précautions. Mais, on a perdu les petits moments privilégiés que nous avions parfois, le temps de prendre un café ensemble… Cela me manque autant qu’à eux. Mais tous apprécient tout de même de recevoir ma visite, ils sont en manque de lien social.

Florence Tanguy, responsable du service seniors à la Ville

Nous adaptons nos services et le fonctionnement des équipes au fur et à mesure aux directives du Département et à mesure aussi que nous percevons des besoins, parfois nouveaux, chez certaines personnes. Il faut doser entre le risque lié à la fréquence des interventions et le risque d’isolement, de perte d’autonomie pour certains par manque de stimulation. Nous sommes dans l’incertitude pour la suite. Dans l’attente, nous essayons de nous projeter et de prévoir notre fonctionnement selon l’évolution de la situation.