Mobilisée – Karine aide les plus démunis

Karine Descantes est responsable des interventions sociales à la direction des solidarités. Un service municipal en première ligne pour faire face à des situations de détresse multipliées et exacerbées par la crise.

Comment votre service a-t-il réagi à l’annonce du confinement ?

Nous avons tout de suite instauré une permanence téléphonique, du lundi au vendredi de 9h à 12h et de 14h à 17h, que j’ai d’abord assurée avec la responsable des aides légales et facultatives, en nous partageant la semaine. Très vite, nous avons été débordées d’appels : 50 la première semaine, puis de plus en plus, jusqu’à 120 la semaine dernière. Les collègues du plateau d’accueil du Centre communal d’action sociale (CCAS) sont venues en renfort. Nous contactons par téléphone les personnes que nous savons isolées et qui fréquentent habituellement l’épicerie sociale et les personnes pour lesquelles nous avons eu une alerte. Ce suivi se fait en lien avec nos partenaires, notamment le conseil départemental et les associations.

Et qu’en est-il de l’épicerie sociale ?

L’épicerie sociale a continué à fonctionner au début mais uniquement pour la partie alimentaire. Son rôle étant surtout l’accueil et le lien social, nous avons limité son activité pour avril et mai à la remise de bons d’achat. Le collègue qui s’occupe de l’épicerie s’est chargé de préparer 350 kits d’hygiène qui ont été fournis aux associations d’aide pour les remettre en même temps que les colis alimentaires. Il y a beaucoup à faire pour revoir l’organisation, s’adapter au fur et à mesure.

Quelles sont les principales demandes ?

Au départ, nous avons eu beaucoup de questions sur les attestations de sortie puis, très vite, essentiellement des demandes d’aide alimentaire. Nous avons ajusté notre manière de travailler pour y répondre au plus vite. Plus question d’études de dossiers en commission, avec rendez-vous, remise de justificatifs… Actuellement, on passe une demi-heure au téléphone pour recueillir les informations nécessaires, la réponse est apportée le lendemain, les personnes peuvent venir chercher les bons dès la permanence suivante. Lorsqu’elles ne répondent pas aux critères, nous les orientons vers les associations d’aide alimentaire. Nous faisons part au 115 des personnes à la rue mais cela devient de plus en plus difficile, car le 115 est saturé.

Y a-t-il beaucoup de nouveaux demandeurs ?

Environ un tiers des sollicitations émanent de personnes jusqu’alors inconnues du CCAS : des personnes qui sont en chômage partiel ou qui faisaient des missions d’intérim jusqu’à présent et qui n’en n’ont plus depuis le confinement.

Vous avez maintenu une permanence physique aussi ?

Oui, les mardis et vendredis matin, par roulement, pour remettre leur courrier aux personnes domiciliées au CCAS et les bons d’achat dans le cadre de l’aide alimentaire. L’accueil est assuré à l’extérieur, devant la mairie. Nous avons aussi instauré une permanence de domiciliation, sur rendez-vous pris par téléphone.

Vous préparez la suite ?

Les situations sociales difficiles seront nombreuses. Nous réfléchissons à une reprise progressive, en nous organisant pour garantir la santé des professionnels et des usagers, dans un service où il y a beaucoup de passage.

Les contacter

Pour toute urgence sociale, contactez le CCAS : 02 40 84 45 41.

Rappel des aides :

  • aides financières d’urgences
  • aide au paiement des loyers
  • Bons d’achat alimentaires pour les familles QF1 et Q2

Plus d’infos : article Coronavirus : toutes les informations. Onglet « CCAS, aides aux personnes en difficulté »