Mobilisée – Isabelle, institutrice

Isabelle est institutrice à l’école de Trentemoult depuis 1994. Elle suit à présent à distance, mais de près, les élèves de sa classe de CM2.

Comment fait-on la classe à distance ?

Dans un premier temps, comme la fermeture des écoles était annoncée, j’ai pu distribuer à mes 24 élèves, le vendredi 13 mars, des dossiers sur papier préparés pour les évaluations. Cela représentait pour eux de quoi travailler pendant deux semaines avec un support. Depuis, les échanges se font par l’intermédiaire des parents. Au jour le jour, je vérifie ma boîte aux lettres électronique et réponds aux questions. Je les encourage à m’en poser au moindre problème. Ils m’envoient les travaux de leurs enfants, pris en photo ou scannés, et je consacre beaucoup de temps à les corriger. Sur écran, c’est plus long. Et je rédige pour chacun une réponse individualisée. Entre temps, je prépare le travail de la semaine suivante, que j’envoie aux parents chaque vendredi. Je leur fournis aussi des conseils et des liens utiles.

Globalement, cela se passe bien pour tout le monde ?

Oui, avec un bémol : les deux élèves Roms dont je n’ai pas de nouvelles. La directrice de l’école est passée leur apporter des livres… Pour les 22 autres, les retours sont bons, les parents parviennent à occuper leurs enfants. Il leur est préconisé de maintenir un rythme, d’organiser la semaine, les journées, en suivant autant que possible des horaires, qu’ils adaptent selon leurs contraintes. C’est plus compliqué pour les parents qui travaillent ou télétravaillent. Et tous ne sont pas égaux en termes d’équipements. L’une de mes élèves, par exemple, vit avec sa maman qui n’a pas d’ordinateur. Nous communiquons avec son smartphone. Heureusement, à Rezé, nous avons la chance de pouvoir fournir aux élèves un livre de français et un livre de maths qui aident bien. Le papier a des avantages !

Quelles sont vos relations avec vos collègues, avec l’Éducation nationale ?

Notre directrice est en contact téléphonique régulier avec l’inspecteur d’académie qui lui donne les directives qu’elle nous transmet. Nous nous réunissons en conseil des maîtres chaque vendredi par téléphone. Cela nous permet de partager nos questions, nos difficultés  et d’échanger des idées, des informations.