Mobilisée – Anne, infirmière en hôpital psychiatrique

Le quotidien d’Anne n’a pas vraiment changé depuis le confinement, puisque cette infirmière rezéenne continue de travailler tous les jours à l’hôpital psychiatrique Georges-Daumezon à Bouguenais. Son activité professionnelle, elle, a dû s’adapter à la crise.

Qu’est-ce qui a changé à l’hôpital Daumezon depuis mi-mars ?

Dès les premières informations sur le confinement, avant même qu’il soit effectif, la direction de l’hôpital a instauré les mesures barrières (restriction des visites, masques pour les soignants…). Lorsque le Plan blanc a été déclenché, l’hôpital a créé une unité spéciale pour les patients susceptibles de porter le Covid-19.

Il a fallu réorganiser le fonctionnement général, donc ?

Oui. L’hospitalisation de jour étant fermée, leurs soignants sont répartis dans les différentes unités. Même si nous avons tous été formés aux gestes de précaution en cas d’épidémie, à l’école d’infirmiers, les appliquer en permanence requiert une vigilance constante.

Quels sont les effets de cette pandémie en hôpital psychiatrique ?

Dans mon unité, il n’y a eu aucun cas de Covid-19. Nous ne sommes pas en première ligne, mais nous sommes face à des gens souffrant de troubles psychiatriques, qui ne savent pas se protéger. C’est difficile de leur faire respecter les distances, par exemple. Mille masques en tissu ont été offerts pour eux par des couturiers amateurs ou professionnels.

Appréhendez-vous le prolongement du confinement ?

À l’hôpital Daumezon, on a bien pris la mesure de la situation. Mais dans la durée, on ignore évidemment à quoi s’attendre. J’ai un peu peur de l’après-coup aussi, quand nous allons retrouver des patients en traitement au long cours. Nous maintenons un contact régulier avec ceux qui fréquentent l’hôpital de jour. Mais certains ont pu renoncer, par crainte, à aller chercher leur traitement. Des dépressions peuvent se développer…

Les patients traités peuvent-ils sortir ?

Hospitalisées en état de crise, les personnes rentrent chez elles lorsqu’elles sont stabilisées psychiquement. Mais, en ce moment, nous maintenons à l’hôpital celles qui ont besoin d’aide à domicile et de portage des repas, qui ne sont plus assurés.