Mobilisé – Stéphane, commerçant de proximité

Stéphane Bonnamy tient depuis quatorze ans avec son épouse Christelle la boulangerie pâtisserie L’Instant gourmand. Contraint de cesser une partie de son activité, il veille à combler les besoins essentiels de ses clients : le pain et l’écoute.

COMMENT VOTRE ACTIVITÉ a-t-elle évolué AVEC LE CONFINEMENT ?

Nous avons arrêté tout l’événementiel, les gâteaux de mariage, la livraison aux restaurants. Il nous reste les Ehpad et la boutique, où le commerce est axé prioritairement sur le pain. Les gens consomment différemment, ils achètent des boules, du pain coupé, des gros pains de campagne de cinq à six livres, que l’on peut conserver ou congeler. On essaye de tout avoir, on cuit à tout va. On a arrêté les sandwichs pendant deux semaines car il n’y avait plus de clients pour cela. Pour les gâteaux d’anniversaire, on fait des petits formats puisque les gens ne peuvent plus se réunir.

VOUS AVEZ RÉAMENAGÉ VOTRE BOUTIQUE ?

 Nous avons mis une grande protection plexiglas qui prend tout le comptoir. Et l’on demande aux gens d’entrer un par un dans le magasin. Globalement, c’est respecté. En production, on essaye de faire des horaires décalés et notre laboratoire est grand. L’important est que l’on ait pu conserver tous les emplois.

 QUELS ENSEIGNEMENTS TIREZ-VOUS DE CETTE CRISE ?

 Le commerce de proximité prouve l’importance de son rôle. On touche de nouveaux clients, par le service. On a ainsi proposé des sacs de farine d’un kilo que l’on ne trouvait plus en grande surface. On livre quelques personnes qui ne peuvent se déplacer. Des clients se rendent compte de notre investissement, du temps passé. Surtout, nous sommes à l’écoute. Certains clients, surtout des personnes âgées, sont atteints au moral. On est là pour eux, on essaye de les rassurer.