Mobilisé – Emmanuel, pompier

Emmanuel est pompier professionnel depuis 2008, avec le grade de sergent-chef au centre de secours de Rezé qui réunit 70 pompiers professionnels, plus vingt pompiers volontaires. 

Qu’est-ce qui a changé au centre de secours de Rezé depuis la crise liée au Covid-19 ?

Nous avons pris de nombreuses mesures de sécurité. L’effectif de garde est passé de 17 à 14 par jour. Nous avons réorganisé les cheminements dans les locaux pour éviter de se croiser. Nous mangeons à distance les uns des autres et nous évitons d’être plusieurs dans le foyer. Toutes les formations et stages ont été annulés, il n’y a plus de séances de sports collectifs. Évidemment, la convivialité en prend un coup, mais ces contraintes font partie du boulot.

Et pendant les interventions ?

Quel que soit le motif de l’appel, nous portons bien sûr masque et gants. Normalement, nous n’intervenons pas pour le transport des personnes infectées au Covid, ce sont les ambulanciers qui s’en chargent. Mais, nous nous sommes néanmoins occupés d’une trentaine de malades, soit 10% de nos interventions. En ce cas, nous revêtons une tenue de protection complète et le conducteur ne participe pas à l’intervention. Au retour de chaque sortie, nous quittons nos rangers après les avoir passées dans un pédiluve qui contient une solution désinfectante et portons d’autres chaussures dans le centre. Au retour d’interventions liées au Covid-19, nous nous déshabillons et prenons une douche, la tenue est lavée.

Votre activité en général a-t-elle beaucoup changé ?

Par rapport à la même période l’année dernière, notre activité a baissé en mars d’environ 30%-40%. Il y a évidemment moins d’accidents, par exemple, et le centre d’appel opère une régulation. Nous pratiquons donc moins de secours aux personnes puisque ce sont prioritairement des ambulanciers qui sont envoyés pour les cas probables de Covid-19.

Ressentez-vous la reconnaissance de la population, prenez-vous votre part des applaudissements du soir ?

Je pense que les applaudissements vont surtout aux soignants, ce sont eux qui prennent le plus de risques. Nous sommes nous-mêmes allés les saluer récemment avec nos véhicules près de l’Hôtel-Dieu. Au début du confinement, plutôt que jeter les denrées, des commerçants rezéens nous ont apporté des pizzas, des salades et sandwiches, des viennoiseries, c’était vraiment sympa. Mais nous ne nous sentons pas particulièrement héroïques, nous faisons notre métier.