Mobilisée – La Croix-Rouge s’adapte à la crise

Depuis qu’il est à la retraite, Jacques œuvre pour l’antenne de la Croix-Rouge à Rezé, dont il est aujourd’hui responsable. En cette période de crise sanitaire, il est sur le pied de guerre avec les bénévoles de l’association.

Vous distribuez toujours deux fois par semaine des colis d’aide alimentaire. Comment avez-vous adapté vos pratiques avec la crise du Covid-19 ?

Nous partageons les locaux avec le Secours populaire, en alternant nos permanences. Nos actions se complètent. Pour nous, d’habitude, la distribution se fait sur rendez-vous, avec un entretien pour connaître chaque bénéficiaire, ses besoins et ceux du foyer, leurs habitudes alimentaires… En temps normal, nous délivrons ainsi 25 colis par permanence. Depuis le 16 mars, Il n’y a plus de rendez-vous :  tous ceux qui ont besoin d’un dépannage alimentaire peuvent se présenter. Pour le moment, il y a moins de monde, 15-16 personnes environ, notamment en raison de difficultés de transport, peut-être aussi parce qu’elles ne savent pas encore que notre activité est maintenue, mais aussi en raison de la nécessité d’avoir une attestation de déplacement. C’est pourquoi nous avons demandé l’aide de la Ville, qui nous a fourni les documents pour chacun. Nous les photocopions et les distribuons.

Que contiennent les colis ?

Nous nous approvisionnons à la banque alimentaire, une fois par mois pour les denrées non périssables, chaque mardi pour les produits frais dont la date limite de vente approche et qui sont récupérés auprès de la grande distribution. Depuis début avril, la Ville nous fournit en plus des sacs contenant des produits d’hygiène que nous donnons en même temps que la nourriture. Un colis contient dix kilos de produits.

Quelles précautions particulières prenez-vous en ce moment ?

Nous avions déjà des règles strictes en matière d’hygiène, elles sont évidemment renforcées. Nous appliquons bien sûr les gestes barrière. La Ville a installé des ganivelles pour organiser la file d’attente, avec des marquages au sol pour respecter les distances entre individus. Nos bénévoles sont équipés de gants, masques et gel hydroalcoolique pour la préparation des colis et leur distribution. Nous nettoyons et désinfectons régulièrement le matériel : claviers, téléphone, chariots… Nous sommes très rigoureux là-dessus.

Sentez-vous de l’inquiétude chez les bénéficiaires ?

Oui, c’est évident. Ce sont des personnes déjà abîmées par la vie, c’est une nouvelle difficulté qui s’ajoute, c’est particulièrement difficile pour eux. Il y a de la tension. C’est pourquoi, tout en gardant les distances et en leur consacrant moins de temps, nous veillons à maintenir un accueil chaleureux.

Que craignez-vous si le confinement se prolonge ?

Beaucoup de gens sont sur le fil. Chômage, dettes, accidents de la vie, problèmes de santé… Il suffit d’un grain de sable pour que la situation bascule. Cette crise risque de représenter pour beaucoup ce grain de sable de trop. Nous sommes parés à un accroissement de la demande. Pour l’instant, on se consacre à l’urgence. Après la crise, nous reprendrons le système de rendez-vous qui nous permet de nouer un contact, de conseiller, d’aider aux démarches, d’informer et surtout écouter. Il y aura sans doute beaucoup de besoins.

Y a-t-il déjà de nouvelles personnes aux permanences ?

Oui, nous avons vu plusieurs personnes pour la première fois. Nous avons aussi reçu des bénéficiaires qui n’étaient pas venus depuis deux ans. Certains nous sont adressés par le Centre communal d’action social (CCAS) et différents organismes.

Vous intervenez aussi auprès des jeunes migrants ?

Oui, en partenariat avec la Ville et l’association Soutien mineurs isolés Rezé (Smir), nous assurons chaque mois la livraison d’un colis aux vingt jeunes hébergés dans la commune.

Comment vous organisez-vous entre bénévoles ?

Il y a beaucoup de retraités parmi nos effectifs. En tenant rigoureusement compte des critères de précaution, âge, antécédents médicaux, entourage à risque… nous sommes passés de quinze à quatre. Mais pour le moment, cela est suffisant, puisque nous avons interrompu d’autres activités, la vestiboutique, les cours de français langue étrangère… Nous devons limiter le nombre d’intervenants pour limiter les contacts.

Depuis quand travaillez-vous bénévolement pour la Croix-Rouge ?

Lorsque j’ai cessé mon activité professionnelle pour cause de retraite, il y a cinq-six ans,  j’ai ressenti le besoin de m’investir. J’ai choisi la Croix-Rouge parce que je souhaite m’investir dans ses actions d’Humaniser la vie.

Contacter la Croix-Rouge

Plateforme nationale d’écoute et information au 09 70 28 30 00.

Pendant la crise du Covid-19, la Croix-Rouge française a mis sur pied un dispositif exceptionnel de conciergerie solidaire : « Croix-Rouge chez vous » . Toute personne vulnérable confinée en situation d’isolement social peut appeler 7j/7, de 8h à 20h.

Antenne rezéenne

6 rue Piguet. Tél. 02 51 70 05 32.
Distribution les mardis et jeudis de 9h30 à 12h.
En savoir plus sur la page web de l’ Antenne rezéenne

Actuellement, l’antenne rezéenne ne peut accueillir de nouveaux bénévoles car elle fonctionne avec une plateforme qui répartit les bénévoles des activités non-essentielles. Mais ensuite, les bonnes volontés seront très bienvenues.
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