Témoignages
Comme beaucoup d’autres artistes, la moitié de mes revenus provient d’expositions dans des salons associatifs qui ont lieu dans des salles municipales. Nous espérons qu’il nous sera accordé une dérogation pour les reprendre. L’autre moitié provient de cours et interventions, qui sont évidemment très réduits actuellement. Nous n’avons pas tellement d’aides, puisque nous avons le droit de travailler… mais pas celui de commercialiser notre travail ! Si certains artistes peuvent bénéficier du fonds de solidarité en tant qu’entrepreneurs indépendants, cela ne compense qu’un peu notre manque à gagner. Seule, je n’y arriverais pas. Paradoxalement, je n’ai pas du tout le temps de peindre, tout mon temps est pris par la gestion administrative de la situation.
INFOS – geraldinecorniere.blogspot.com
La situation est évidemment difficile, sans possibilité de se projeter, ni de jouer devant un public, ce qui est l’essence même de notre métier. Nous avons néanmoins poursuivi le travail sur notre prochain album qui est en cours de mixage et devrait sortir en mars. Mais nous vendons surtout des disques lors de nos concerts, donc… Nous gardons l’espoir et relativisons. Nous avons la chance de faire partie d’une structure qui a pu nous assurer des revenus en chômage partiel. Nous passons la majeure partie de notre temps à faire de l’administratif, monter des dossiers, rechercher des aides. Tout en préparant l’avenir et notre nouveau spectacle, avec le soutien des collectivités : nous avons pu faire la mise en scène, les réglages de son et de lumières grâce aux salles prêtées à Trempolino, au théâtre de Rezé, et à Orvault. Quand on pourra jouer, on sera fin prêts !
INFOS – page Facebook @thesassyswingers
Nous sommes une dizaine d’artistes réunis dans l’association Caviar. L’essentiel des revenus de l’association provient des événements que nous organisons. Or, nous avons dû les annuler. Quelques ateliers ont pu reprendre pour les enfants. Et les lieux dans lesquels nous communiquons habituellement, salles de spectacle notamment… sont fermés, donc difficile de faire savoir. Heureusement, la Ville nous apporte un soutien financier via un report du paiement des charges. Le bon côté est que nous avons pu avancer sur des projets toujours reportés faute de temps, comme la décoration de la vitrine, de la façade. Nous avons également le temps de réfléchir et de préparer la suite, de travailler sur notre projet d’annuaire des artistes rezéens et de création d’un pôle arts visuels.
INFOS – letrois8.fr
Équilibriste-contorsionniste et porteur circassiens, nous sommes installés à Pont-Rousseau depuis six ans. La tournée prévue avec notre spectacle Collision a démarré… juste avant le premier confinement, nous n’avons pu le jouer que deux fois, puis une fois en octobre et en captation live sans public en novembre. Heureusement, l’été dernier, la communauté de communes Erdre et Gesvres nous a commandé un impromptu pour son Tout petit festival. L’incertitude qui plane sur notre avenir, nous voir écartés du droit d’exercer notre métier génère une colère, de l’incompréhension, on se sent en position de fragilité. Certains collègues envisagent de changer de métier. Nous avons la chance d’avoir notre structure. Le soutien de la Ville de Rezé par le prêt d’une salle de la Balinière pour nos entraînements est précieux. Le télétravail dans notre salon, c’est difficile !
INFOS – compagnieallegorie.com
Le soutien des structures rezéennes
Charlotte Duchamp, secrétaire générale et programmatrice à la Soufflerie
« Les scènes libérées à l’Auditorium, au théâtre municipal et à la Barakason sont utilisées au maximum pour accueillir des artistes en résidence et leur permettre, selon les cas, d’initier, peaufiner ou tester leurs projets dans de bonnes conditions, avec l’appui de notre équipe technique. Depuis juin 2020, les résidences se succèdent à un rythme soutenu. Nos salles sont également utilisées pour des présentations de spectacles à des professionnels, car il faut préparer les programmations futures… Nous maintenons également une partie des projets d’éducation artistique et culturelle dans les établissements scolaires. »
INFOS – lasoufflerie.org
Marion Le Guellec, chargée de mission culture à la Ville
« Au théâtre municipal, nous accueillons depuis septembre les artistes et compagnies professionnelles du territoire qui nous en font la demande. Les résidences pourront se poursuivre tant que l’activité habituelle du théâtre ne pourra reprendre. Certaines demandes ne nécessitant pas d’accompagnement technique peuvent également être organisées dans d’autres lieux comme au centre musical de la Balinière. Nous envisageons de continuer à développer cette forme de soutien pour les futures saisons et souhaitons pouvoir y associer plus largement les compagnies du territoire dans les projets à venir. »
INFOS – cultureetpatrimoine@mairie-reze.fr
Fanny Broyelle, directrice adjointe responsable des projets et du laboratoire pour Pick Up production (Transfert)
« Nous avons dû annuler la partie danse du festival HipOpsession programmée en février. Néanmoins, pour la beauté du geste des danseurs, le battle a été maintenu au Lieu unique le 27 février en streaming. À Transfert, l’imprimerie La petite frappe et le collectif d’artistes scénographes Camping sauvage poursuivent leurs activités. Et nous préparons la saison d’ouverture du site. A minima, nous proposerons, comme l’été dernier, des spectacles assis. Sans dévoiler la programmation, on peut dire que le groupe artistique rezéen Alice sera de la partie. Le projet « Les Autres générations » poursuit le collectage de témoignages de personnes de tous âges habitant autour de Transfert. Enfin, nous proposons au Château des ateliers hip-hop pour les 12-15 ans avec plusieurs intervenants musiciens, danseurs et Dj. »
INFOS – transfert.co
Depuis un an, le monde culturel vit un arrêt sur image violent et sans précédent. Au quotidien, dans ce contexte difficile, nous continuons à être aux côtés des artistes et des associations culturelles. Depuis la rentrée, les résidences d’artistes ont été largement développées pour soutenir la création. Dès que les contraintes sanitaires s’assoupliront, nous serons là pour faciliter et soutenir la relance des activités et représentations culturelles. Cette crise nous oblige aussi à questionner, dans les années à venir, l’essence même des propositions artistiques et les formes urbaines associées. C’est un long parcours qui commence, sur lequel les collectivités doivent s’engager. Nous sommes prêts à répondre à ces enjeux.
En chiffres
Une centaine d’associations rezéennes ont une activité consacrée à la culture : arts plastiques, danse, musique, langues, lecture, écriture, théâtre… dont :
- 23 associations théâtre
- 2 associations arts visuels
- 12 associations chant et chant choral
- 22 associations danse
- 3 associations cinéma