Quelle est la situation chez vous aujourd’hui ?
Ici, la situation est très critique. Nous sommes confinés depuis le 18 mars. Les restrictions paralysent d’abord les taxis, les bureaux sont fermés, les réunions sont interdites, qu’elles soient ordinaires ou religieuses. Tout type d’actes collectifs tels que des mariages, des baptêmes sont prohibés. Seuls les courses et les actes liés à la santé et à la sécurité sont autorisés.
Qu’est-ce qui a changé dans votre quotidien ?
L’Algérie a fermé ses frontières avec Tindouf, alors que c’est la source d’aide humanitaire prépondérante pour la population. Malgré le manque de logistique, nous nous nous battons pour garder l’environnement propre, ce qui est difficile dans ce contexte. Nous sommes à la porte de l’été (donc grosses chaleurs) et nous rencontrons des difficultés d’approvisionnement en eau, des camions citernes étant en panne.
De quelle(s) manière(s) se pratiquent l’entraide, la solidarité autour de vous ?
En cette période, il n’y a pas d’aide humanitaire, seule l’Algérie a fait une campagne d’aide humanitaire pour nous apporter de la nourriture.
Disposez-vous de masques ? Comment faites-vous pour vous en procurer ?
Nous n’avons ni masques, ni gel hydroalcoolique, ni médecine. Dieu merci il n’y a aucun cas de Covid-19 dans la zone libérée [NDLR : une zone libérée, une zone en Algérie (Tindouf) et une zone sous occupation marocaine]. Nous avons travaillé pour sensibiliser et prémunir la population (gestes barrières).
Rencontrez-vous des difficultés spécifiques dues à la Covid-19 et si oui, lesquelles ?
La fermeture des frontières due auCovid-19 a beaucoup affecté la population [NDLR : une grande part des activités des camps – éducatives, économiques, voire sociales – se fait avec l’Algérie].