Le Covid-19 touche aussi nos amis d’Abu Dis en Palestine

La crise liée au coronavirus n’épargne aucun pays, elle sévit aussi chez nos partenaires internationaux de Palestine, du Sénégal, dans les camps sahraouis en Algérie. Nous avons souhaité prendre de leurs nouvelles et savoir quelle était la situation chez eux. Ahmad Abu Hilal, maire d’Abu Dis en Palestine, a répondu à nos questions.

Quelle est la situation chez vous aujourd’hui ?

En Palestine, nous avons connu une période importante de confinement et de fermeture imposée par le gouvernement palestinien pour faire face à cette épidémie. Cette mesure intervient dans un contexte de précarité sanitaire à cause de l’occupation israélienne. Néanmoins, cela a frappé de plein fouet l’économie palestinienne en raison du contrôle israélien de toutes les ressources, les frontières, la confiscation des terrains…

À Abu Dis, personne n’a contracté le virus, contrairement à Al Azariyeh où six cas ont été enregistrés. Toute la région a été complètement fermée pendant trois jours.

Avant cette épidémie, la situation a été particulièrement dure à Abu Dis, faute d’hôpital et en raison du taux élevé de chômage. Nous faisons de notre mieux aujourd’hui pour garder le seul dispensaire de la ville afin d’éviter une nouvelle crise sanitaire.

Qu’est-ce qui a changé dans votre quotidien ?

Beaucoup de personnes ont perdu leur emploi et le taux de pauvreté a connu un vrai rebond. L’accès aux établissements sanitaires est désormais impossible en raison de la fermeture de tous les points de passages vers Jérusalem par les autorités militaires israéliennes.

Les écoles et les universités palestiniennes sont également fermées depuis que l’autorité palestinienne a décrété l’état d’urgence. Un comité d’urgence piloté par le ministère de la Santé palestinienne, les municipalités et de la société civile a été mis en place.

De quelle(s) manière(s) se pratiquent l’entraide, la solidarité autour de vous ?

Un fonds de solidarité a été mis en place par la mairie d’Abu Dis pour venir en aide aux personnes ayant perdu leur source de revenus en raison de cette situation extrêmement difficile.

Disposez-vous de masques ? Comment faites-vous pour vous en procurer ?

Nous souffrons d’un manque sévère de tous les équipements de protection (masques, gel désinfectant, gants etc.), ceux-ci ont été confisqués par les autorités israéliennes.

Rencontrez-vous des difficultés spécifiques dues à la Covid-19 et si oui, lesquelles ?

Avec le déconfinement progressif, nous avons besoin de masques, particulièrement pour les lycéens qui présentent les épreuves de baccalauréat.