La ferme des Mille Bras ravitaille Scopéli

Après une première année d’activité réussie, la ferme associative des Mille Bras a déjà fourni une partie des légumes du supermarché coopératif Scopéli. Elle entame une deuxième saison pleine de projets.

Contrepied écolo au projet agroindustriel controversé de ferme des Mille Vaches, la ferme des Mille Bras est née à partir du supermarché coopératif Scopéli (Trentemoult). Comme l’explique Philippe Decan, membre du bureau de l’association rezéenne : « Nous étions confrontés à la difficulté de nous fournir en légumes bio locaux. Pourquoi pas en produire nous-mêmes une partie ? »

150 KG DE HARICOTS

Le projet est lancé en janvier 2020 : Emmanuel Louzier, maraîcher bio installé à Bouguenais à la ferme des Escarbotes, accepte de recevoir sur ses terres les apprentis cultivateurs de Scopéli. En plus de ses conseils, il leur prête une grande serre et une parcelle de 1 000 m2. Les bénévoles de l’association défrichent, sèment, plantent et… récoltent !
Car, malgré le premier confinement qui bloque un temps les opérations, la production est là : 150 kg de haricots, 20kg de cassis…

« Tout a été vendu, au prix du marché, pour ne pas concurrencer déloyalement les producteurs installés et travaillant avec Scopéli. » Les bénéfices réalisés sont partagés avec le maraîcher. Ceux revenant à l’association ont déjà permis l’acquisition d’une serre supplémentaire.

« Emmanuel a également mis à notre disposition une parcelle de 3 000 m2 pas très fertile, que nous utilisons, avec l’aide d’un spécialiste de la question, pour des essais d’amélioration du sol avec les déchets végétaux de Scopéli apportés
chaque semaine. »

DEUX MARAÎCHERS RECRUTÉS

Manger bon, sain et local, et prendre soin de la terre est l’objectif premier. La ferme des Mille Bras entend aussi « promouvoir la diversité du monde végétal et animal, les variétés anciennes et reproductibles ; éduquer ; se former en faisant ; ouvrir plus largement nos pratiques sur la mixité sociale, l’éducation et la culture ». Le projet bouguenaisien, baptisé Scopilote, n’est qu’un début : « Nous avons un gros projet d’implantation à Saint-Aignan-de-GrandLieu sur des terrains agricoles achetés par
Nantes Métropole pour de la production bio. Nous y ferons du maraîchage sur sol vivant. »

Au printemps, deux maraîchers seront recrutés à mi-temps puis à plein temps à l’été : « Ils seront coconstructeurs du projet et encadreront les bénévoles. »

UNE IMPLANTATION REZÉENNE ?

La ferme des « Mille Bras » n’en compte pour le moment « que » 300, ceux de ses 150 adhérents, mais elle espère bien mériter son nom en recrutant de nouveaux adeptes. Elle souhaite aussi s’implanter à Rezé. À terme, l’association entend poursuivre son développement, se transformer en entreprise de l’économie sociale et solidaire, et participer à l’approvisionnement des cantines scolaires, des hôpitaux… « Nous préparons aussi des modules de formation pour transmettre notre expérience, notamment dans les écoles. »