La Zac Pirmil-les Isles se dessine peu à peu, avec la participation active des citoyens appelés à imaginer concrètement la vie quotidienne du futur quartier. Ainsi, au cours du premier cycle de concertation, entre septembre 2021 et février 2022, consacré à la mobilité, aux espaces communs, à l’alimentation locale et à la vie de quartier, les participants avaient émis le souhait d’édifier dans la zone d’aménagement concerté (Zac) une grande halle commune. Cette idée a été retenue par les élus. Reste à imaginer le bâtiment et son fonctionnement.
Une halle commune, pour quels usages ?
Après un premier atelier le 8 octobre 2022 sur les programmations possibles de la halle, la rencontre du 19 octobre portait sur les enjeux de gestion et d’équipements propres à assurer la bonne conception de la future halle. Un sujet exploré par un groupe d’habitants, de professionnels et d’usagers. Parmi eux, la coordinatrice de la maison de quartier Nantes-sud, un agent du service technique voirie de Nantes Métropole, deux artistes membres de Magmatika, une syndic d’immeuble, une habitante de Basse-Île…
Autant de regards et d’expériences confrontés à un plan et à une maquette : ceux de la halle, adossée au futur parking-silo au rez-de-chaussée qui accueillera des services collectifs (une conciergerie, des services de mobilité…) :
- La grande halle doit-elle être ouverte, fermée, partiellement fermée ? Le témoignage d’un membre de l’association du jardin des fonderies est utile : ce jardin sous halle, d’abord ouvert et accueillant, est devenu un « lieu à problèmes » générant des nuisances diverses.
- Le spécialiste des parkings présent a aussi son mot à dire quant à la gestion par un seul concierge du parking, de l’utilisation de la halle, d’une éventuelle cuisine, de toilettes… « Il faut créer une charte de programmation » mais « y organisera-t-on, par exemple, des spectacles ouverts à tous, ou seulement aux riverains ? ». « Il faut prévoir une salle contenant une petite base de matériel pour les assos du quartier ».
- Marie-Astrid, pilote d’un vélo à gaufres, a l’expérience du travail en extérieur : « La halle fera 12 mètres de haut, il faut absolument prévoir, au minimum, une protection contre le vent, la pluie, le soleil, le froid… »
- Il faudrait aussi « plus de stationnements pour les vélos » Et le parking ? « Sera-t-il réservé, au moins en partie, aux habitants ? ».
Les questions pertinentes et pratiques et les suggestions sont consignées par les animateurs présents, de l’agence de design Vraiment vraiment.
Vers un quartier bas déchet : faciliter les pratiques
Même journée, deuxième atelier, cette fois à Rezé, dans les locaux de la cité Marion-Cahour. Il est cette fois question de gestion des déchets. L’atelier du 8 octobre était consacré au diagnostic des besoins, contraintes et aspirations de chacun. Celui du 19 octobre est destiné à penser les services et équipements nécessaires.
Les participants se répartissent en petits groupes pour traiter des questions spécifiques :
- « Qu’est-ce qui facilite le compostage en appartement et comment faire de cette pratique un moment fort de rencontres et de socialisation ? »
- « Comment faire de l’achat en vrac une pratique collective et solidaire dans le quartier ? »
- « Comment rendre les points de collecte attractifs ? »
- « Comment faciliter et généraliser la pratique de la consigne dans le quartier ? »…
Là encore, habitants, usagers et professionnels (spécialiste du compostage, responsable de la Maison du développement durable, deux bénévoles de l’Alter’boutik…) planchent très consciencieusement :
- « Pourquoi ne pas créer des espaces de tri intermédiaire dans le quartier ? ». « Sur les paliers des immeubles ? ».
- « Et si on prévoyait un lieu pour mettre à disposition des habitants du quartier les objets dont d’autres se débarrassent ? ».
- « On pourrait inciter, via le cahier des charges, les futurs commerçants à agir en proposant du vrac, des consignes… ? ».
- Est aussi évoquée l’organisation d’ateliers de réparation, d’événements pour « capter l’attention des gens à un moment où ils sont plus disponibles », de défis (« zéro déchet ») à l’échelle du quartier, la mise à disposition d’informations pratiques sous différentes formes (plaquettes, signalétique, fiches pratiques…). On pense aussi à s’inspirer d’exemples d’actions menées dans d’autres villes.
Les discussions et suggestions émanant de la réflexion collective seront exposées fin novembre aux élus et autres acteurs du projet, puis réunies dans un livret de préconisations.
La Métropole, les Villes de Nantes et de Rezé, en collaboration avec Vraiment Vraiment et l’équipe de maîtrise d’œuvre du projet urbain, s’engagent à étudier les propositions faites et la manière dont elles pourraient se traduire dans le projet urbain Pirmil-les Isles.
Les propositions retenues seront, soit intégrées telles quelles, soit adaptées pour alimenter le projet d’espaces publics et les fiches de lots qui orienteront les projets architecturaux.
Il est encore possible de s’inscrire pour l’atelier du 9 novembre 2022 sur la gestion des déchets, destiné à détailler certaines propositions en spécifiant les conditions de réussite et de pérennisation des usages (mode de fonctionnement, acteurs impliqués…).