Balade laïque : prochain rendez-vous le 8 janvier

Pour découvrir la laïcité autrement, et notamment à travers ses grands promoteurs et défenseurs, la Ville et ses partenaires organisent des balades ludiques autour de cette thématique. Une nouvelle aura lieu dimanche 8 janvier à l’occasion de la cérémonie d’hommage à Jean-Baptiste Daviais, figure rezéenne de la laïcité.

 

Après une première balade laïque organisée le 10 décembre dans le quartier Château, ne manquez pas la seconde proposée dimanche 8 janvier. Elle vous conduira sur les traces des figures de la laïcité dans le quartier Rezé-Hôtel de ville parmi lesquelles Jean-Baptiste Daviais.

La balade débutera justement à la suite de la cérémonie d’hommage à Jean-Baptiste Daviais organisée à 10h dans le square de la Fraternité, et se clôturera dans les locaux de l’amicale laïque du quartier, le CEPAL, par un moment convivial.

Au fil du chemin : l’école maternelle du Corbusier ; Jean Vignais, maire de Rezé à deux reprises ; l’école Yvonne-et-Alexandre-Plancher ; l’école des garçons aujourd’hui disparue mais dont certains bâtiments accueillent les services municipaux ou encore la salle Marchais (connue sous le nom de salle des Roquios), un des symboles des réalisations collectives des amicalistes rezéens.

Une bonne occasion de vous questionner sur le sens de la laïcité aujourd’hui, de partager et de tester vos connaissances et préjugés.

L’objectif de cette balade laïque est de créer une animation vivante, accessible au plus grand nombre, de faire un parcours ludique et pédagogique pour permettre de raconter l’histoire du combat laïque et de celle des militants qui ont construit cette valeur essentielle à notre liberté et à notre vie en société. Rezé est riche d’un passé et d’une actualité intimement liés à la laïcité. Il est de notre devoir de témoigner, de partager et de défendre chaque jour la laïcité laquelle n’est pas une opinion, mais la liberté d’en avoir une.

Carole Daire-Chaboy, adjointe au maire en charge de la vie associative et de la jeunesse

BON À SAVOIR

La cartographie des balades est disponible sur reze.fr pour les effectuer librement à tout moment.

La balade organisée le 8 janvier est représentée en bleu sur le plan.

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Vidéo

Retour en images sur la première balade laïque

La première balade laïque organisée par la Fédérations des Amicales Laïques 44 et la Ville de Rezé a eu lieu samedi 10 décembre dans le quartier du Château.

Qui était Jean-Baptiste Daviais ?

Dimanche 8 janvier, à 10h, la Ville de Rezé rendra hommage à la mémoire du Rezéen Jean-Baptiste Daviais, résistant et cofondateur de la fédération des amicales laïques des écoles publiques de Nantes et de sa banlieue.

Jean-Baptiste Daviais

Né le 21 juillet 1878 à Rezé, Jean-Baptiste Daviais est issu d’une famille d’ouvriers. Il fréquente l’école communale puis l’école professionnelle boulevard de Launay, à Nantes. Il en sort à 14 ans pour commencer un apprentissage de charpentier de navires. A 20 ans, il est chef traceur aux Chantiers de la Loire. Un chantier situé sur le site de la Prairie-au-duc qui fabrique des trois mâts en bois mais aussi des navires militaires. De petite taille, mais robuste, Jean-Baptiste supporte vaillamment la fatigue de 10 heures de travail. Puis il part participer aux travaux publics menés par la France au Sénégal et au Niger, pour le compte de l’administration coloniale. Il organise ainsi un service de navigation fluviale.

La première guerre mondiale est finie : Jean-Baptiste Daviais a 40 ans. Il revient à Nantes et crée, avec son associé Maillaud, une société d’importation de bois qui s’agrandit au fil des ans et devient très prospère. Ce qui n’empêche pas le « bonhomme de bois », comme le surnommeront plus tard ses amis de la Résistance, d’être à pied d’œuvre dans la vie associative de la cité, notamment en faveur des plus déshérités.

Au début des années 1930, il fonde à Nantes La Maternelle, une société d’entraide pour les pupilles de l’État. En 1936, le journal L’Ouest-Éclair évoque le Secours immédiat, une société créée en 1929 au plus fort de la grande crise, pour venir en aide aux nécessiteux. Jean-Baptiste Daviais en est alors le vice-président.

La loi de séparation de l’État et de l’Église est assez récente (1905). « Pur républicain » très attaché aux valeurs sociales, Jean-Baptiste Daviais participe en 1935, avec notamment le socialiste Maurice Daniel, à la fondation de la Fédération des amicales laïques des écoles publiques de Nantes et de sa banlieue. Il initie alors de grandes rencontres sportives et
des kermesses.

La seconde guerre mondiale vient d’éclater. La débâcle de 1940 et l’exode jettent à la rue de nombreuses personnes. Jean-Baptiste Daviais ouvre un centre d’accueil, impasse Saint-Laurent près de la cathédrale, dans une vieille maison inoccupée. Entre 60 et 80 réfugiés belges et français du Nord y trouvent chaque jour le gîte et le couvert. Quand la place manque, lui et son épouse n’hésitent pas à ouvrir leur propre maison, boulevard des Anglais. Au moment où la Résistance se structure, on pense à lui. Son équipe constituée notamment de Léon Jost, Yves Bodiguel, Libertaire
Rutigliano passe au service du mouvement Libération, fondé par Emmanuel d’Astier de la Vigerie. Il apporte son concours pour obtenir des renseignements. Il héberge des Juifs traqués et des réfractaires au STO. Il leur fournit papiers, argent et lieux de travail. Il est désigné pour devenir le futur premier magistrat de Nantes libéré. Mais après des renseignements obtenus sous la torture, Jean-Baptiste Daviais est arrêté avec plusieurs de ses compagnons le 17 avril 1944. Torturé à Angers, transféré à Compiègne puis à Dachau, il y décède le 9 janvier 1945 dans des circonstances
rapportées par son camarade d’infortune Gabriel Goudy. « Le 7 janvier, il a été contraint de rester nu dans la neige au sortir de la douche. Il fut frappé de congestion et mourut deux jours plus tard à 67 ans. »