Alimentation : quoi de neuf dans les assiettes des Rezéens ?

Nos habitudes alimentaires changent. On veut manger plus sain, durable et responsable. La filière agroalimentaire s’organise pour y répondre. Les collectivités se mobilisent avec en fil rouge : le projet alimentaire du territoire lancé par la Métropole. De nouveaux commerces ont également ouverts à Rezé surfant sur ces nouvelles tendances. Enfin, ne manquez pas le rendez-vous culinaire de la rentrée : Les tables de Nantes, l’événement.

NOUVELLES HABITUDES

C’est un fait, nous ne mangeons plus, ni n’achetons plus, comme avant. Une enquête de l’Auran (Agence d’urbanisme de la région nantaise), réalisée en 2018 auprès de 1 500 ménages de la métropole, a révélé que six familles sur dix ont le sentiment que leurs habitudes d’achat et/ou de consommation alimentaires ont évolué ces trois dernières années. Parmi les explications : le souhait de manger plus sainement ou de faire plus attention à leur alimentation pour 48% d’entre eux, la volonté de limiter leur impact sur l’environnement (12%), l’évolution de la situation familiale (11%), la perte de confiance suite aux scandales sanitaires (11%) ou encore la peur de mal manger et l’attention plus grande à la composition des produits (10%).

DES PRODUITS DE SAISON

Meilleurs en goût et surtout moins chers, les fruits et légumes de saison ont la côte. D’août à fin octobre, c’est par exemple le bon moment pour déguster du raisin. Mais pas des kiwis ! Côté légumes, optez plutôt en ce moment pour des courgettes que pour des endives qu’on dégustera à partir du mois d’octobre. Dans les cantines scolaires rezéennes, les enfants découvrent les fruits et légumes de saison. C’est d’autant plus important quand on sait qu’une tomate produite dans une serre chauffée aura un impact jusqu’à 20 fois supérieur sur l’environnement qu’une tomate produite localement en saison.
Photo : fruits et légumes

DU LOCAL DANS L’ASSIETTE

D’après l’étude de l’Auran, 54 % des ménages achètent régulièrement des légumes frais locaux. 76% des ménages sont d’ailleurs prêts à payer plus cher pour acheter un produit local. Preuve que les circuits courts ont le vent en poupe : une quarantaine de producteurs locaux sont présents au Marché d’intérêt national (MIN). Ils disposent d’un espace réservé au cœur du bâtiment des fruits et légumes pour vendre leurs produits aux grossistes ou clients du marché. À Ragon, un secteur en friche, classé agriculture durable dans le nouveau Plan local d’urbanisme métropolitain (PLUm), est en passe d’accueillir une exploitation agricole. La Ville a entamé des discussions avec les propriétaires des terrains en vue de leur acheter ou de les inviter à les louer.

Cartoguide avec la liste des producteurs locaux accessible sur metropole.nantes.fr

DU BIO EN HAUSSE

La consommation de produits issus de l’agriculture biologique est en hausse continue depuis 2016 en France. Le bio a ses étals à Rezé depuis de nombreuses années, dans des magasins spécialisés mais aussi sur les marchés, dans les commerces d’artisans boulangers, bouchers, chez les cavistes, dans les supermarchés, etc. Et de nouveaux lieux ont ouvert récemment pour compléter l’offre. Les producteurs bios ont un espace dédié dans le nouveau Marché d’intérêt national (MIN). Dans les cantines municipales, 11% des produits sont issus de l’agriculture biologique. L’objectif : atteindre 20% en 2022. Malgré tout, la consommation de ces produits reste encore minoritaire. Le consommateur lui préfère le local : 67% des habitants optent pour une tomate produite à proximité sans le label bio plutôt qu’une tomate ayant le label mais venant de plus loin.

Repères

Source : Auran – Étude réalisée en 2018 dans la métropole nantaise

Un projet alimentaire pour le territoire

En 2018, la Métropole a arrêté son Projet alimentaire territorial (PAT). Une feuille de route pour permettre aux habitants de manger mieux demain. L’objectif : produire une alimentation locale, durable et accessible à tous. Tous les acteurs du territoire sont concernés (producteurs, associations, collectivités, citoyens). Parmi eux : le Marché d’intérêt national (MIN) ainsi que le pôle agroalimentaire Nantes Agropolia. La Ville est aussi impliquée dans ce projet. Depuis la mise en place d’actions notamment pour lutter contre le gaspillage alimentaire, la quantité de nourriture jetée a diminué de 35% en moyenne sur l’ensemble des restaurants scolaires. Des sensibilisations sont régulièrement organisées auprès des élèves. En mars dernier : des écoliers de Port-au-Blé ont visité une ferme bio, histoire de ne pas oublier que le lait provient de la vache, de la chèvre ou de la brebis !

En savoir plus sur le Projet alimentaire territorial (PAT)

Des écoliers de Port-au-Blé ont visité une ferme bio. Le lendemain, ils ont assisté à la fabrication d’un riz au lait à la cuisine centrale. Avec du lait issu de la ferme bio évidemment ! Pour clore la séance, ils ont dégusté le dessert !

Les Tables de Nantes, l’événement

Nantes Food Forum, le rendez-vous de la rentrée autour de l’alimentation revient du 25 au 29 septembre avec un nouveau nom : « Les Tables de Nantes, l’événement ». Avec au programme : des débats, des expositions, mais aussi des rendez-vous gourmands et festifs réunissant professionnels et grand public. À ne pas manquer : la première Nuit des Tables de Nantes avec une soixantaine de restaurateurs issus du fameux guide qui mettront nos papilles en émoi ! Ou encore le Grand marché avec une centaine de producteurs des Pays de la Loire et une exposition pour se réconcilier avec les 80 aliments les plus dégoûtants au monde.

Consultez le programme complet

Nouveaux commerces bio, local, vrac ou végétal

Scopéli

D’abord labo-marché, Scopéli a inauguré officiellement son supermarché coopératif et participatif fin avril. Sa particularité : pour y faire ses courses, il faut devenir coopérateur et donner trois heures de son temps chaque mois pour faire tourner la boutique. 1 900 foyers de la métropole ont été séduits par le concept. Sur les étals du supermarché installé dans la zone d’Atout-Sud : des produits bios et beaucoup locaux à des tarifs accessibles. « Nous sommes fiers de cette aventure humaine, souligne Gilles Caillaud, coopérateur et président au moment de l’inauguration. Scopéli est facteur de mixité sociale. Ici, ça bourdonne. Les gens, tous bénévoles, ont le sourire. » Le supermarché coopératif et participatif ne va pas en rester là. « Nous allons continuer à grandir. Notre modèle new-yorkais compte 17 000 coopérateurs ! Nous portons aussi le projet Scopéli Junior, pour faire des 15–18 ans de vrais coopérateurs. En fin d’année, les gens pourront commander en ligne et être livrés. »

20, rue de l’Abbé-Grégoire
02 85 52 92 07
www.scopeli.fr

Colégram

Chez Colégram, le top départ a été donné le 10 mai au 31, rue Félix-Faure. Dans ce marché durable : des produits bios du quotidien à prix abordables (alimentaire, hygiène, ménager), un service de commande en ligne (disponible d’ici la fin de l’année) et pas d’emballage ! On cultive l’esprit zéro déchet. Les produits sont vendus en vrac dans des bocaux consignés. Pour l’inauguration de leur marché le 31 mai, les trois gérantes avaient même invité Jérémie Pichon, auteur de l’ouvrage « Famille zéro déchet : mode d’emploi » qui en a profité pour donner une conférence. Depuis leur ouverture, Colégram ne désemplit pas : « On ne s’attendait pas à un tel engouement, confie Elise, l’une des co-gérantes. Nous avons récolté plus de 6 000 euros via notre campagne de financement participatif. On a pu acheter notre moulin à café, notre comptoir réfrigéré et notre machine pour laver les bocaux. Nous allons recruter une nouvelle personne en septembre. » Les trois jeunes femmes ne manquent d’ailleurs pas de projets : un service de livraison à vélo cargo sera proposé aux clients d’ici la fin de l’année.

31, rue Félix-Faure
02 28 91 86 37
www.colegram.bio
Page Facebook

Le nid vgtal

Autre adresse à découvrir. L’épicerie Le Nid vgtal a ouvert ses portes le 28 mai au 4, rue Ernest-Sauvestre. À l’intérieur : des produits d’origine végétale exclusivement. Tous bios ou issus de producteurs locaux, et vendus en vrac. Ce nouveau commerce s’adresse aussi bien aux végétaliens, vegans, flexitariens, en transition, qu’aux habitants curieux ou sceptiques ! « Notre objectif : montrer à tous qu’une autre alimentation est possible, explique Nicolas Pontoizeau, gérant de la boutique avec sa compagne. Une alimentation plus respectueuse du monde animal et de l’environnement. » Dans la boutique : tous les produits du quotidien. Des faux-mages (alternative aux fromages), de la charcuterie végétale ou encore des produits d’hygiène d’origine végétale. « Nous allons faire une demande de licence afin de proposer des boissons en décembre. » Et Amandine d’ajouter : « Le Nid vgtal est aussi un espace bienveillant où chacun pourra s’exprimer, quel que soit son avis, autour d’ateliers, de conférences, de rencontres et d’afterworks amicaux et chaleureux. »

4, rue Ernest-Sauvestre
06 63 94 00 35
Page Facebook

LE BIO EN POUPE

40 000e adhérent à Chlorophylle

Première enseigne bio à ouvrir à Nantes en 1985, la coopérative de consommateurs Chlorophylle a aujourd’hui sept magasins dont deux à Rezé (Océane et Atout-Sud). En mars dernier, elle a passé le cap du 40 000e adhérent. « Nous nous sommes développés, mais notre engagement n’a pas changé, précise Cédric Cadoret, directeur de la coopérative. Proposer des produits biologiques de qualité, dans le respect des hommes (clients, adhérents, fournisseurs, collaborateurs) et du monde qui nous entoure. »

En plus de bénéficier d’une réduction de 10% sur leurs achats en magasin, les adhérents ont leur mot à dire lors des assemblées générales. « Ils nous font aussi régulièrement des propositions. L’offre de produits en vrac a par exemple triplé pour répondre à leurs attentes. » Et des animations leurs sont proposées gratuitement tout au long de l’année. Ateliers, conférences, cours de cuisine ont même doublé. Chez Chlorophylle, la priorité est donnée au local. « Sur nos 350 fournisseurs, 190 sont du coin et viennent régulièrement faire des démonstrations en magasin. » Autre spécificité : les bénéfices réalisés par la coopérative sont réinvestis dans la filière bio. À l’été 2020, le siège social, aujourd’hui situé au-dessus du magasin à Océane, déménagera dans le pôle agroalimentaire Nantes Agropolia. En attendant, l’enseigne prévoit de recruter 3 à 4 personnes.

Atout-Sud
18, rue Ordronneau
02 51 82 00 82

Océane
147, route des Sorinières
02 40 76 76 00

www.chlorophylle-coop.com