Aéroport : réaction de Gérard Allard

Le Gouvernement a tranché. La piste de l’aéroport sera refaite et rallongée de 400 mètres. Gérard Allard, maire de Rezé, prend acte, mais redouble de vigilance pour que les populations soient protégées. En outre, il demande la création d’une conférence permanente des acteurs du territoire pour élaborer la stratégie de développement de l’aéroport qui s’inscrit dans les enjeux de transition écologique.

 

Réaction de Gérard Allard, maire de Rezé et vice-président de Nantes Métropole

Le 17 janvier 2018, l’Etat a fait le choix du maintien sur site de l’aéroport à Nantes Atlantique.
Aujourd’hui, l’Etat prend la décision d’allonger la piste de 400 m au sud. La décision lui appartient. Mais, au final, l’enjeu n’est pas dans le choix de la piste et ou de son aménagement. Le véritable enjeu est dans la façon d’accompagner le fonctionnement de l’aéroport dans les meilleures conditions tout en protégeant les populations.

Il est urgent de donner à voir les mesures exemplaires annoncées par le Premier Ministre lors de son annonce du maintien de Nantes Atlantique. Le fonds de compensation de l’Etat doit être annoncé clairement et se porter à la hauteur des enjeux.

Il est urgent également de mettre en place rapidement un observatoire de la santé dédié, car le survol aérien est une nuisance qui porte préjudice aux riverains en termes de santé publique. Cette question doit être évaluée et mesurée en toute transparence.

Ma priorité : la protection des populations survolées

Pour le maire que je suis, pour les élus de la métropole et du Sud-Loire, la priorité absolue est la protection des habitants et particulièrement celle des populations survolées et riveraines de la plateforme aéroportuaire. Ainsi l’interdiction des vols de nuits, de minuit à 6h, doit être mise en application rapidement. Et il est urgent de travailler d’emblée à une restriction complémentaire dans la période 22h-minuit, au-delà de ce que l’Etat annonce et qui ne concerne que les avions les plus bruyants.

Au-delà du couvre-feu, qui était déjà annoncé et qui n’est pas une nouvelle en soi, je maintiens notre volonté de pouvoir travailler à la maîtrise du trafic aérien. Pour notre territoire, ses acteurs économiques, ses élus, ses salariés et ses habitants, la plateforme aéroportuaire est certes un outil stratégique de développement. Pour autant, l’avenir de notre territoire commun et de la planète passe par une maîtrise du transport aérien comme nous voulons maîtriser celui du transport automobile. C’est un enjeu de transition écologique. Nous avions demandé à l’Etat des engagements pour maîtriser le trafic aérien et plafonner le nombre de mouvements et, en attendant ses décisions, un moratoire sur l’augmentation du trafic aérien. Il faut impérativement travailler solidairement à cette question. Peut-on continuer à accepter un développement illimité du trafic ? Non.

 

Je demande la mise en place d’une conférence des acteurs du territoire, une instance qui s’appuie davantage sur ce territoire, sur ce que sera demain le transport aérien comme c’est le cas aujourd’hui pour le grand port maritime : apporter notre savoir-faire, notre expertise d’élus et de citoyens, comme on sait le faire ici.

Gérard Allard, maire de Rezé et vice-président de Nantes Métropole

Ma demande : créer une conférence permanente des acteurs du territoire

Pour véritablement s’engager dans une transition écologique, je repose la question de la gouvernance.  Nous devons repenser la gouvernance de cet aéroport pour donner toute leur place aux représentants et acteurs publics et citoyens du territoire. Le transport aérien, ici comme ailleurs, ne peut s’envisager de façon illimitée et sans contrôle. Le modèle aujourd’hui est à bout de souffle. Le développement aéroportuaire échappe complètement à son territoire. Ce n’est plus acceptable. Je rappelle que je me suis opposé à la privatisation des aéroports de Paris. Il nous faut pouvoir décider ensemble, et à partir du territoire, de la façon de gérer cette infrastructure. Le territoire est mûr aujourd’hui pour pouvoir déterminer le devenir du développement de son aéroport. A l’instar de la position que nous avons prise sur le Grand Port Nantes-Saint-Nazaire, ces infrastructures majeures et stratégiques sont des outils au service d’un territoire. Nous avons donc la légitimité et la responsabilité d’être au premier plan.

Je prends acte de la pérennisation du comité de pilotage stratégique pour toute la durée du projet, également de la création de l’instance de dialogue avec les acteurs du territoire et les riverains, mais je souhaite que l’Etat aille plus loin. En tant que vice-président de Nantes Métropole en charge du développement économique du territoire métropolitain et maire de Rezé, je demande expressément et officiellement la création d’une conférence permanente des acteurs du territoire aux côtés de l’Etat et des acteurs du secteur aérien de manière à participer et à élaborer ensemble la stratégie aéroportuaire de Nantes Atlantique, ses choix de développement. Il s’agit de soumettre son économie à une meilleure régulation au même titre que le transport routier ou ferroviaire.

Je fais appel solennellement à l’Etat pour définir une instance qui permette de tenir compte d’un projet de transition écologique, de santé, de développement économique.

Gérard Allard, maire de Rezé et vice-président de Nantes Métropole

En conclusion

Pour Rezé, je confirme notre détermination d’élus du territoire à défendre un développement du territoire compatible avec les enjeux de transition écologique. Notre priorité va à la protection de la planète et de ses habitants. Cela signifie une maîtrise du trafic, la mise en place d’un observatoire de la santé et une gouvernance partagée et portée par les acteurs du territoire.

J’appelle de mes vœux tous les élus de la Métropole et du Sud-Loire à rester unis et solidaires. Je proposerai à la présidente de Nantes Métropole que l’on puisse se réunir dans les plus brefs délais avec les élus métropolitains. En parallèle, je propose également d’organiser une réunion rassemblant les élus de la métropole et du Sud-Loire pour une séquence de travail qui pourrait avoir lieu dès la semaine prochaine.

Le sujet n’est pas clos. Des études sont en cours et d’autres doivent être enclenchées notamment sur le champ environnemental et de protection des populations. Je serai très vigilant et attentif aux suites qui seront données.