7 enfants sahraouis accueillis à Rezé pour les vacances

Engagée depuis 1982 aux côtés du peuple sahraoui, la Ville accueille, chaque été, en partenariat avec l’association Enfants réfugiés du monde (ERM), une dizaine d’enfants sahraouis. Une réception officielle était donnée mardi 9 juillet en mairie pour leur souhaiter la bienvenue et informer sur la situation, peu évoquée en France, de ce peuple.

Ils s’appellent Mariem, Mounina, Nasra, Leila, Malainin, Hanas et Dahan, ont une dizaine d’années, et vont pouvoir laisser le temps d’un été leur situation de réfugiés dans les camps de Tindouf pour une parenthèse estivale en France.

La cérémonie s’est tenue en présence de Chabane Berdja, consul d’Algérie et Mohamed Zerouali, représentant du Front Polisario, mouvement indépendantiste du Sahara Occidental, en France.

Hébergés dans des familles, ces sept enfants vont goûter durant trois semaines à la vie de leurs homologues rezéens et aux activités de l’Arpej (Association rezéenne pour les loisirs de l’enfance et la jeunesse). En plus d’un suivi médical, cet échange leur offre l’occasion de s’évader et de s’amuser à travers les différentes activités proposées. Une vraie bouffée d’oxygène pour ces enfants vivant dans des camps de réfugiés.

« Nous avons entendu parler de la recherche de familles d’accueil par l’Arpej. Nous avons 3 enfants de 5,8 et 11 ans, de la place à la maison et étions disponibles. Je me suis dit nous n’avons aucune raison de ne pas le faire », admet Juliette, pour qui c’était une première.

Si la barrière de la langue peut paraître difficile à dépasser, les jeux réunissent aisément les enfants d’ici et là-bas.

« Ils arrivent à se comprendre, à jouer ensemble. C’est assez stupéfiant. Je trouve cela très enrichissant pour nos enfants. Ils ont désormais conscience de ce qui peut se passer ailleurs dans le monde. Cela les oblige à se décentrer et nous aussi », poursuit la jeune maman.

L’association Enfants réfugiés du monde, par la voix de sa présidente Françoise Bulteau a rappelé la situation difficile du peuple sahraoui, confiné dans des camps de réfugiés en Algérie et qui lutte pour son autodétermination.

Françoise Bulteau, présidente d’ERM, pendant la cérémonie d’accueil.

« Merci aux enfants pour votre présence ici qui nous rappelle que votre peuple existe et qu’il n’est pas libre ; Je ne doute pas qu’un jour votre persévérance sera récompensée et que vous accéderez à votre terre, à vos richesses et à vos droits si longtemps bafoués. » 

Sahraouis : un peuple dans l’impasse

170 000 habitants, majoritairement des femmes et des enfants, sont aujourd’hui réfugiés dans les camps de Tindouf, au sud de l’Algérie.

L’exil des Sahraouis dans les camps du Sahara occidental (ancienne colonie espagnole, occupée aujourd’hui par le Maroc) dure depuis 45 ans.

Il est en proie à un conflit reflétant à la fois la lutte des Sahraouis pour leur indépendance et les prétentions territoriales du Maroc dans cette région.

La résolution de l’ONU reconnaissant le droit du peuple sahraoui à disposer d’un territoire n’est toujours pas appliquée. Et le référendum, dont le principe est acté depuis 1991, n’a toujours pas abouti.

Le Maroc souhaitant en faire une région autonome, tandis que le peuple sahraoui réclame la souveraineté.